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Anil Cassam-Chenaï s’attaque au marché français des éditeurs de logiciels

1 aoû 2016 | PAR Philippe Stéphant | N°311
Anil Cassam-Chenaï, fondateur de Logicells. Philippe Stéphant
Un projet développé de longue date avec ses entreprises et son laboratoire de Recherche & Développement en sciences physiques et en informatique. De quoi proposer un progiciel de gestion très complet et innovant aux TPE et PME.

L’édition de logiciels au stade industriel est l’objectif d’Anil Cassam-Chenaï depuis bientôt vingt ans. « Cette activité s’affranchit des contraintes de distance et d’insularité. En réduisant le besoin d’intervention humaine, puisque le logiciel se gère par lui-même, les conditions de bande passante ne sont plus un frein. » Ce polytechnicien et docteur en physique, dont l’informatique est la véritable passion, prépare son réseau de distribution en France métropolitaine pour Logicells Business Solutions. Un projet de longue date, dont la première étape était la création, en 1997, d’une structure de services : MI Technologies. « Il s’agissait d’accumuler mes premières bibliothèques logicielles et de la capacité de financement. Le ticket d’entrée pour un éditeur de niveau international est autour d’un million d’euros, avec environ cinq ans de travail en développement. » Un temps de préparation dont la valeur, par les travaux de codage accumulés, se révèle à la mise sur le marché. Autre étape décisive, le projet d’éditeur Logicells est entré dans l’Incubateur de la Technopole de La Réunion en 2009. « Le travail de préparation a pu être valorisé grâce à l’intervention de consultants externes et j’ai aussi créé GTH, laboratoire privé de R&D en sciences physiques et en informatique. » Ce qui permet de développer, par exemple, des logiciels pour coordonner des objets connectés et valoriser leur information. 

UN MOTEUR SÉMANTIQUE UNIVERSEL

C’est en mathématicien que le jeune entrepreneur développe du « Machine Learning » et de la sémantique, points forts de sa stratégie de développement. La sémantique des langages de programmation permet de développer du sens entre des données stockées dans des registres différents. Un supplément d’intelligence dont la valorisation s’exprime par le « Machine Learning », l’apprentissage automatique et les objets connectés. « La sémantique permet de réorganiser l’entreprise. Non pas pour remplacer le dirigeant, mais pour le doter d’une capacité à évoluer plus vite et mieux, et pour donner aux TPE et PME la force de frappe d’un grand groupe. » Grâce à des algorithmes qui peuvent classifier selon des catégories d’exemples qui leur ont été enseignés, devenant capables de trouver eux-mêmes des règles d’évolution. La France est d’ailleurs leader dans le champ du « Deep Learning », à l’exemple de Yann Le Cun, chercheur en intelligence artificielle et directeur R&D de Facebook, qui opère depuis Paris. « Un algorithme existe indépendamment de son créateur. Il permet à certains moments de s’affranchir du besoin d’invention humaine toujours coûteux et parfois complexe à distance », remarque Anil Cassam-Chenai qui emploie une quinzaine de collaborateurs.

DES TABLEAUX DE BORD PLUS ÉVOLUÉS

Logicells Business Solutions, dont une levée de fonds doit permettre l’accès au marché national d’ici la fin de l’année, est destiné aux TPE et PME. « C’est un progiciel complet de gestion intégré et de gestion de contenu d’entreprise, réalisé via une aide de la Région Réunion et de l’Europe, qui permet d’introduire de la sémantique dans les « Work-Flows », d’avoir des tableaux de bord beaucoup plus évolués, et de distinguer certains aspects du pilotage de processus d’entreprise. » Quant à l’éditeur Logicells, il va gérer la valorisation de son moteur sémantique universel dont le perfectionnement devrait s’achever en 2018. Très bien positionné, pour ces prochaines années, à l’international, il pourra aussi être utilisé par d’autres éditeurs, en marque blanche, et offre un potentiel d’accélération pour l’écosystème des éditeurs réunionnais.

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