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Annick Girardin demande aux ambassadeurs de jouer la proximité

Lors du dîner des Trois Océans, organisé dans le cadre de la « semaine des ambassadeurs », à Paris, la ministre française des Outre-mer a rappelé la question essentielle de l’intégration régionale de ces territoires.

Annick Girardin souhaite que les départements et territoires d’Outre-mer sortent de leur relation « quasi-exclusive avec la Métropole » et demande aux ambassadeurs et aux préfets d’y contribuer. Un souhait formulé lors du dîner des Trois Océan, un rendez-vous incontournable pour les enjeux diplomatiques des territoires ultra-marins. La ministre a insisté sur la coopération régionale qui « permettra de faire face aux défis et déséquilibres des sociétés d’Outre-mer. Des déséquilibres locaux qui s’inscrivent eux-mêmes dans des déséquilibres régionaux ». Pour cela, elle a rappelé les différentes lois votées qui devraient permettre à ces territoires de mieux interagir avec leur environnement régional, comme la loi Letchimy de 2016 (qui permet aux collectivités d’Outre-mer de conclure elles-mêmes des accords internationaux sans passer par Paris) ou la loi sur l’Égalité Réelle des Outre-mer. 

LA COOPÉRATION AVEC LES COMORES : UN IMPÉRATIF POUR MAYOTTE

L’ouverture de ces territoires à leur environnement régional s’appuie sur leur inclusion dans les instances de coopération régionale politique et économique. Cette nouvelle orientation implique que les partenaires en matière de coopération régionale économique – Business France, Expertise France et l’Agence Française de développement (AFD) -décloisonnent leurs activités internationales et Outre-mer en s’appuyant sur des stratégies régionales de développement durable. La ministre a ainsi appelé l’AFD en mettre en oeuvre plus de programmes européens comme les fonds Interreg (programme européen visant à promouvoir la coopération entre les régions européennes et le développement de solutions communes dans les domaines du développement urbain, rural et côtier) et des crédits FED. « Pour La Réunion, il faut poursuivre le dialogue constructif avec le président du Conseil régional afin de coproduire une politique de coopération régionale. Concernant Mayotte, l’amélioration de la coopération avec les Comores est un impératif afin de pouvoir y décliner la politique européenne de voisinage. » Pas si simple quand on connaît la revendication sur Mayotte que l’Union des Comores considère comme partie intégrante de son territoire et l’épineux problème de l’immigration clandestine dans le 101e département français. Sans parler de la revendication comorienne sur l’île Éparse des Glorieuses, revendiquée également par Madagascar. Les îles Éparses représentent d’ailleurs un sujet de discorde entre La France et ses anciennes colonies même dans le cas de Tromelin, réclamée par Maurice et pour laquelle l’accord de co-gestion n’a toujours pas été validé par la France. La politique africaine de la France et son image de « puissance coloniale » peuvent gêner la politique de coopération de ses départements d’Outre-mer. On l’a vu récemment avec le refus par l’Afrique du Sud des fonds Interreg que lui proposait La Région Réunion. Mais l’arrivée d’une nouvelle génération de leaders africains pourraient aplanir ces difficultés et permettre de tourner enfin la page des ressentiments historiques.

POUR UN VISA OUTRE-MER
Afin de faciliter les échanges dans le cadre de regroupements familiaux, de formations professionnelles, de déplacements pour des enjeux économiques, sanitaires et scientifiques, la ministre est favorable à la création d’un « visa Outre-mer » à destination des ressortissants des pays voisins. Cela pourrait aller de pair avec un Erasmus régional pour soutenir les échanges universitaires.