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Anthony Naralingom : « La Réunion s’implique fortement dans l’économie circulaire »

Chargé de l’économie circulaire à Bruxelles, le jeune Réunionnais a participé au Forum international organisé par Nexa. L’occasion de découvrir que son île se trouvait sur la bonne voie.

Anthony Naralingom est le coordinateur pour l’économie circulaire d’Impulse Brussels, l’agence régionale pour l’entrepreneuriat de la région de Bruxelles. Cette collectivité a mis en place, en mars 2016, un programme régional doté d’un budget de 12,8 millions d’euros pour accompagner la transition vers l’économie circulaire. « Nous avons organisé une conférence internationale sur l’économie circulaire pour que la thématique soit connue de tous les acteurs dans notre région. Nous avons mobilisé 1 million d’euros pour un appel à projets dans l’économie circulaire, sur le principe d’un financement à 50% des dépenses, pour atteindre des acteurs ayant foi en leur projet. Nous avons reçu 4 millions d’euros de demandes, pour 85 projets représentant 12 millions d’euros d’investissements. » Impulse Brussels applique quatre types d’actions transversales de support, suivies par trois ministères, pour conseiller, accompagner et financer. Surtout dans les secteurs de la construction, des déchets, de la lo.gistique, du commerce et de l’agroalimentaire. « Parmi les projets sélectionnés, nous trouvons de la location de vêtements pour enfants, des structures modulaires en bois pour décors de théâtre, une production de bière à partir de déchets de pain ou encore une culture de pleurotes sur du marc de café », décrit Anthony Naralingom. D’autres actions concernent des bourses de 5 000 euros pour des projets d’économie circulaire, la coordination d’accompagnements, la dynamisation de projets innovants à travers un cluster et des processus d’aide aux acteurs économiques. 

ABANDONNER LA NOTION DE DÉCHET 

Le jeune Réunionnais a mené des études supérieures en France métropolitaine, aboutissant à un Master de recherche sur la chimie du vivant, spécialisé en management de l’innovation. « Il n’y a pas d’innovation tant qu’il n’y a pas d’intérêt de la part d’utilisateurs. Mais la réflexion de la France sur l’innovation commence à évoluer. En direction du low-tech et de l’innovation sociétale et organisationnelle. Cela appelle à la multidisciplinarité que les nouvelles générations pratiquent de manière instinctive. » Expert participant au Forum International de l’économie circulaire, Anthony Naralingom était l’un des animateurs de l’atelier sur les politiques publiques pour une île zéro déchet. « Je suis surpris et très heureux que La Réunion s’implique fortement dans l’économie circulaire car ce concept est souvent perçu comme compliqué et réservé à des experts nationaux ou européens. Alors que les acteurs locaux doivent répondre à des problématiques plus proches du terrain et du marché. Il faut mettre en capacité les entreprises, ce que nous faisons à Bruxelles, et, petit à petit, elles comprennent qu’il s’agit d’une valeur ajoutée et que cela fait du bien à la planète. » Le public est plus sensibilisé à Bruxelles grâce à l’influence des milieux parlementaires et de l’administration européenne. « À La Réunion, j’ai envie de voir émerger un mouvement global et que les acteurs économiques abandonnent la notion de déchet pour celle de matière première secondaire. Cela doit devenir un état d’esprit pour toutes les activités de production », confie Anthony Naralingom.