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Réunion

Décès du « booster » Jean-Marc Laurent



Sa disparition à l’âge de 61 ans, le 5 janvier dernier, due à un accident vasculaire cérébral (AVC), laisse un grand vide sur la scène économique. 
Passionné par le développement de La Réunion, Jean-Marc Laurent avait participé à de nombreuses reprises à notre Tecoma Business Forum qui profitait de son sens de l'innovation. Fonctionnaire territorial hors cadre, il avait rang de sous-préfet et, après avoir été directeur général adjoint de la Cinor (Communauté intercommunale du nord), il avait rejoint Jean-Paul Virapoullé en avril 2014 pour diriger la mairie de Saint-André et mettre en œuvre des projets d’envergure comme la production d’énergie marine et l’implantation d’un port à Bois Rouge. Bourreau de travail, il quittait chaque matin très tôt son domicile du Tampon, où il résidait avec son épouse originaire de Cilaos, et trouvait encore le temps de s’impliquer bien au-delà de ses fonctions professionnelles. Engagé au sein du Collège coopératif de La Réunion, il a été l’un des fondateurs de la plateforme de « crowdfunding » Poc Poc et du fonds d’émergence Kapoc, dans la finance solidaire, pour soutenir des initiatives d’entrepreneurs. Actif également au sein de la Confrérie du Pied de Raisin, qui promeut le vignoble de Cilaos, il avait ce talent assez rare de comprendre le monde de l’entreprise et d’initier de véritables synergies entre celui-ci et les collectivités publiques. On a pu le voir enfin au sein de l’association Cobaty être l’un des artisans de la venue de Michel Rocard à La Réunion. En France métropolitaine, ce grand commis de l’État avait joué un rôle important dans la reconversion du bassin lorrain après la crise de la sidérurgie. Il avait aussi côtoyé, dans le pays basque, l’Américain Michael Porter, considéré comme le père du concept de « cluster ». Une riche expérience du développement territorial qu’il avait mise au service de La Réunion. C’est pourquoi sa disparition laisse un si grand vide. À la veille de sa retraite, il nourrissait encore des projets et venait d'être choisi pour représenter un gros investisseur français dans ses projets de développement durable en Afrique. Des projets qui devaient faire appel à des savoir-faire réunionnais. Jean-Paul Virapoullé, qui a prononcé son éloge funèbre lors des ses obsèques le 7 janvier, a souligné qu’il poursuivrait les grands projets initiés avec Jean-Marc Laurent et que la future Technopole de l’Est porterait son nom.