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Des barquettes à base de canne à sucre

1 juil 2019 | PAR Ignace de Witte | N°341
Compostage Réunion, à Saint-Benoît, importe les produits Vegware, comme ces barquettes alimentaires biodégradables, fabriquées à base de canne à sucre. © Droits réservés
Chaque jour, on utilise des barquettes, des couverts et des gobelets en plastique qui ne servent que quelques minutes, alors qu'ils vont constituer des déchets pendant 50 ans. Il existe pourtant des alternatives, comme les barquettes biodégradables.

Selon une étude publiée en 2017 dans Science Advances, sur les 8,3 milliards de tonnes de plastique produites dans le monde entre 1950 et 2015, 6,3 milliards sont devenues des détritus dont seulement 9 % ont été recyclés et 12 % incinérés. Le reste, soit 79 % (5 milliards de tonnes), ont été mis en décharge ou ont fini dans la nature, principalement les océans, où se forme ce que l'on appelle le 7e continent. Un sachet en plastique met 20 ans avant de se dégrader en mer, un gobelet 50 ans, une bouteille plus d'un siècle. Le plastique est responsable d'une mortalité importante chez les poissons, mammifères et oiseaux marins. Le plastique se décompose également en particules fines qui se retrouvent dans la chaîne alimentaire humaine.
Il faut rester optimiste, les mentalités et les comportements peuvent changer, spontanément ou parce que cela devient obligatoire. On a réussi à supprimer les sachets de caisse, remplacés par des cabas réutilisables, et maintenant la même évolution salutaire semble se dessiner en ce qui concerne les ustensiles en plastique à usage unique. La Dominique, île des Caraïbes de 754 km2 entre la Martinique et la Guadeloupe, a interdit depuis le 1er janvier 2019 l'usage de tous les objets en plastique à usage unique : pailles, couverts, gobelets, etc.
Le Canada, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie, ainsi que l'Union européenne, ont signé il y a un an, lors du sommet du G7 au Québec, une charte contre la pollution plastique des océans. Le texte prévoit que 100 % des produits plastiques soient recyclables, réutilisables ou récupérables d'ici 2030 (les États-Unis et le Japon se sont abstenus).

Des interdictions en 2021

Le 27 mars 2019, le Parlement européen a été plus loin, ou plutôt a anticipé le mouvement et voté l'interdiction dès 2021 de plusieurs ustensiles en plastique ou polystyrène à usage unique, pour lesquels il existe des alternatives : couverts, pailles, gobelets, touillettes, assiettes, barquettes, mais aussi cotons-tiges, bâtonnets de ballon en baudruche. Le premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé que la même mesure sera appliquée au Canada.
En ce qui concerne les bouteilles en plastique, le parlement européen a voté un texte qui prévoit leur collecte à 90 % d’ici 2029 et elles devront contenir 25 % de produit recyclé dans leur fabrication d’ici 2025, et 30 % d’ici 2030.
On n'est pas obligé d'attendre que tout cela nous soit imposé, on peut adopter dès à présent un comportement éco-responsable, d'autant plus que cela peut générer de l'activité économique. Par exemple, des barquettes fabriquées à base de canne à sucre sont déjà distribuées à La Réunion par une entreprise de Saint-Benoît, Compostage Réunion. Elle proviennent d'un fournisseur spécialisé, Vegware, et sont donc importées. C'est un premier pas, il faut maintenant aller plus loin et produire ces barquettes localement !

L'écologie en demi-teinte des classes les plus aisées
Une étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) met en relief une contradiction : plus on est riche et diplômé, plus on est sensible à l'écologie mais avec une empreinte carbone plus importante ! L'étude montre que ce sont les classes supérieures qui ont adopté le plus de petits gestes qui font du bien à la planète. En revanche, ce sont ces mêmes personnes aisées qui prennent le plus facilement l'avion pour se déplacer, effectuent des croisières en paquebot et possèdent des voitures de forte cylindrée. De sorte qu'au final, leur bilan carbone est moins bon que celui des classes plus modestes ! L'équipement en produits numériques, et la consommation électrique qui va avec, pèse aussi dans l'empreinte carbone affichée chez les plus aisés, d'autant plus qu'ils tombent facilement dans le panneau de « l’obsolescence marketing », c'est-à-dire qu'ils remplacent des appareils encore en parfait état de fonctionnement et qui répondent à leurs besoins, simplement parce qu'ils raffolent de nouveautés et veulent toujours le « dernier cri ».
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Des barquettes à base de canne à sucre

Selon une étude publiée en 2017 dans Science Advances, sur les 8,3 milliards de tonnes de plastique produites dans le monde entre 1950 et 2015, 6,3 milliards sont devenues des détritus dont seulement 9 % ont été recyclés et 12 % incinérés. Le reste, soit 79 % (5 milliards de tonnes), ont été mis en décharge ou ont fini dans la nature, principalement les océans, où se forme ce que l'on...