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Réunion

Des éoliennes flottantes

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L’éolien terrestre est limité par le manque de sites à la fois suffisamment ventés et éloignés des habitations pour éviter les nuisances visuelles et sonores. L’éolien en mer est une alternative intéressante mais son coût de production et donc sa rentabilité sont difficiles à estimer.
Le relief prononcé de l’île se prolonge sous la mer et pour poser une éolienne sur le fond dans de bonnes conditions, il faudrait rester à quelques centaines de mètres de la côte, ce qui provoquerait des « conflits d’usage » comme le note la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). La Région a donc opté pour des éoliennes flottantes. Témergie a déjà réalisé une étude et identifié cinq sites où l’on pourrait installer au total pour 224 MW d’éoliennes, soit l’équivalent en puissance installée (mais intermittente) de Bois-Rouge et du Gol. La PPE se montre toutefois prudente et a inscrit seulement 40 MW d’éoliennes flottantes à l’horizon 2028.
Le projet réunionnais devrait s’inspirer de celui du golfe du Lion en Méditerranée, retenu par l’État et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en 2016 dans le cadre de l’appel à projets « ferme pilote éoliennes flottantes ». Ce projet consiste en l’installation d’un parc de quatre éoliennes flottantes au large de Leucate (département de l’Aude) en 2020, pour une production à partir de 2021. Les éoliennes d’une puissance unitaire de 6 MW, soit 24 MW de puissance installée au total, seront assemblées sur des structures flottantes en acier et installées à environ 16 km des côtes. Elles seront peu visibles de la côte. Le type de flotteurs retenu est déjà utilisé au Portugal, depuis 2011, et a résisté à des vagues de 17 mètres. Les éoliennes seront raccordées à la terre par une ligne de 63 000 volts posée sur le fond. Cette ferme éolienne couvrira les besoins en électricité de 50 000 habitants et génèrera 362 000 euros de retombées fiscales, au bénéfice des collectivité locales concernées, du comité des pêches et des secours en mer, en vertu des articles 1519 B et 1519 C du Code général des impôts. Le parc sera exploité pendant vingt ans puis ramené à terre pour recyclage.
Ce projet fait intervenir Eiffage, Engie, la Banque des territoires, etc. qui sont déjà partenaires sur deux autres projets d’éolien en mer (Dieppe–Le Tréport et îles d’Yeu et de Noirmoutier) et qui interviennent déjà à La Réunion sur d’autres projets. Une autre ferme éolienne flottante identique verra également le jour en Bretagne, à mi-chemin entre les îles de Groix et Belle-Île En Mer, avec le même calendrier : construction en 2020 et production à partir de 2021.

Photo : David CSC/Région Réunion
 

Une nature à préserver
Pourquoi le Développement Durable est-il une obligation ? Parce que La Réunion possède un patrimoine naturel exceptionnel, une richesse unique. Depuis 2010, cirques, pitons et remparts sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’île est également l’un des 34 points chauds de la biodiversité dans le monde, c’est-à-dire une zone possédant une grande richesse en matière de biodiversité mais qui est aussi particulièrement menacée par l’activité humaine.

Maladies respiratoires
Avec 273 cas, les maladies respiratoires représentent 7 % de l’ensemble des décès à La Réunion, un taux supérieur à la Métropole. L’évaluation environnementale de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qualifie le SO2 de « polluant le plus problématique à La Réunion », mais il n’est pas le seul polluant dangereux pour notre santé. Il y a également le NOX (oxyde d’azote), dont 48 % est produit par les transports routiers, 47 % par les centrales thermiques et le reste par l’épandage d’engrais, et le NH3 (ammoniac), quasi-exclusivement (98 %) produit par l’agriculture (épandage de lisier).