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Réunion

Donner aux femmes toute leur place dans les technologies

Implanté à La Réunion depuis mars 2016, le réseau Girls In Tech a pour mission d’encourager et d’accompagner les femmes dans les métiers du digital et des nouvelles technologies.



« On m’avait dit : pour être maman, il faut être fonctionnaire ! » Isabelle Albert a littéralement ordu le cou à cette idée reçue après un riche parcours, notamment à gérer des projets internationaux dans le secteur bancaire. Créatrice de lovelyfamily.co qui promeut la consommation responsable et les valeurs environnementales, cette maman de trois enfants est aussi la directrice du mouvement Girls in Tech Réunion, qu’elle a implanté en mars dernier avec deux autres startupeuses, Anne-Laure Payet, co-directrice et Caroline Lopez, chargée de communication. Objectif : montrer aux femmes qu’elles ont toute leur place dans le digital avec de multiples talents à faire valoir pour développer l’innovation d’usage, l’utilité sociale et avec une sensibilité plus poussée. 

LA RÉUNION EN POINTE

Selon une étude menée par la Région Réunion, le secteur des TIC rassemblerait 32% de femmes sur le département (contre 28% en France métropolitaine d’après le Syntec numérique). Un chiffre un peu plus encourageant à La Réunion et que Girls in Tech, dont la première antenne a été créée à San Francisco en 2007, entend bien faire grimper. « Le manque de femmes dans les métiers techniques est un reflet de la formation, il n’y a qu’à observer les bancs des écoles d’ingénieurs où l’on ne dépasse pas 2% à 5% de filles. Il y a une problématique d’orientation, de modèle et d’exemplarité. Dans l’ensemble, les filles sont plus sensibles à l’innovation d’usage que technologique. Grâce à notre mouvement, des filles ingénieurs vont dans les lycées pour sensibiliser à ces formations, c’est l’une de nos principales missions », explique Isabelle Albert. Actions de terrain dans les lycées, soirées de networking pour jeunes en phase d’orientation ou entrepreneuses, Girls In Tech participe également au dynamisme de l’entrepreneuriat digital sur l’île à travers des conférences, des formations et du mentorat. Le réseau permet d’échanger avec Paris, Dubaï, les Etats-Unis, etc.. Des contacts ont été tissés ici et là pour des projets d’export, et des coachs de la Silicon Valley et de La Réunion vont accompagner des porteuses de projet en 2017, en fonction de leur profil et de leurs besoins. « C’est une communauté. L’idée est de grandir ensemble. D’autant que l’entrepreneuriat n’est pas une aventure facile : l’entrepreneur doit tout faire, le produit, la technique et les fonctions support. Il ne doit donc pas rester seul et se faire accompagner par des pairs qui le comprennent et par des profils complémentaires dans les compétences », estime la directrice de Girls In Tech Réunion.

LA DÉMOCRATISATION DE L’ENTREPRENEURIAT AU FÉMININ 

L’entrepreneuriat est de plus en plus vu comme un nouveau modèle d’avenir. « C’est devenu légitime d’être chef d’entreprise. Pour 30 euros, on peut aujourd’hui créer un site vitrine et même trouver des compétences en ligne. Nous sommes face à une génération de « native digital » qui créent. Les femmes se sentent plus légitimes et elles sont plus nombreuses à se lancer dans la création car il y a pro-portionnellement plus d’entrepreneurs », analyse Isabelle Albert.