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Eco-Ex positionne La Réunion sur le marché international du bien-être

En obtenant un financement de deux millions d’euros, au titre des Investissements d’Avenir, une plateforme mutualisée d’éco-extraction se met en place pour élaborer des process de valorisation de la bio-ressource réunionnaise. 

Le feu vert de l’Etat pour la création, à La Réunion, d’une plateforme d’éco-extraction, lui ouvre l’accès à de nouveaux débouchés à l’export sur le marché mondial du bien-être, et des produits d’origine naturelle, qui connait une croissance à deux chiffres.
Le pôle de compétitivité Qualitropic, qui est le seul dans l’outre-mer français, a défendu pendant deux ans cette création stratégique, d’intérêt régional, autant que national. Le projet Eco-Ex, qui entre ainsi en phase d’application, apporte le premier outil mutualisé de valorisation des ressources naturelles tropicales, soutenu par un investissement d’entreprises privées, de structures publiques et d’associations. « Eco-Ex est le premier projet structurant inter-filières coordonné par Qualitropic et financé en partie par le programme national Investissements d’Avenir. Cet engagement de l’Etat français pour notre île, aux côtés de nos collectivités et de nos entreprises, est un signe extrêmement fort et confirme la chance que représente ce projet pour La Réunion, déclarait Alain Chatel, président de Qualitropic. »
7 millions d’euros sont mobilisés pour le développement de l’entreprise Eco-Ex durant une période de cinq ans, incluant l’apport de l’Etat pour 2 millions d’euros. « C’est une innovation d’organisation, soulignait Frédéric Cadet, vice-président de la Région Réunion, délégué à la recherche et à l’innovation. Le succès collectif de ce projet collaboratif prouve l’intelligence d’action des entreprises au sein de ce pôle agroalimentaire et
agronutritionnel. » 

Qualitropic a permis de financer 24 projets

Un relais de croissance attendu pour l’économie réunionnaise est l’exportation de productions à forte valeur ajoutée dont les coûts de transport, à l’international, ne soient pas prohibitifs.
En regard de la bio-ressource, abondante et diversifiée, disponible à La Réunion, et du label de qualité que garantit l’application des normes européennes, des procédés d’éco-extraction sont indispensables pour la valorisation de co-produits sous formes d’extraits naturels, de cosmétiques ou de compléments alimentaires. « Sans dévoiler la stratégie propre du projet, l’éventail des technologies d’éco-extraction est au service de tous les acteurs, entreprises et laboratoires, pour élaborer et optimiser des produits et développer des process clé-en-main au stade préindustriel, annonce le Docteur Claire Desvignes, qui porte le projet Eco-Ex au sein de l’équipe de Qualitropic. » Claire Desvignes conduira désormais la première phase d’études et d’ingénierie de l’entreprise Eco-Ex, au service de tous les porteurs de projets, en général.
« Les procédés empruntent à diverses technologies, dont les micro-ondes, les ultra-sons, ou le CO2-supercritique. Ce sont des procédés économes en énergie et écologiques, qui préservent l’environnement et respectent le naturel des extraits et principes actifs, ajoute Claire Desvignes. » Qualitropic, pôle de compétitivité de la bioéconomie tropicale, a déjà mobilisé près de 10 millions d’euros de financement, pour 24 projets sur 46 projets labellisés depuis sa création, en 2005. 

Associer des antioxydants et des Omega 3

Des industriels tels que Tereos Océan Indien, pour les coproduits de la canne, le groupe Sapmer, pour les coproduits de la pêche, et la Compagnie laitière des Mascareignes (Cilam), investissent dans Eco-Ex, aux côtés de producteurs tels que la coopérative de fruits et légumes Vivéa, la Caheb (Coopérative agricole des huiles essentielles de Bourbon), la coopérative Provanille, mais aussi l’Aplamedom (Association des plantes aromatiques et médicinales), le Cyroi (Cyclotron Océan Indien), l’Université de la Réunion, ou la Chambre de commerce et d’industrie.
« Le niveau de capitalisation exigé pour la création de la SAS Eco-Ex va être honoré par l’apport d’un million d’euros de capitaux privés au sein de cette société mutualisée. L’investissement en équipement sur 5 ans se montera à 3 millions d’euros, expliquait Jean-Pierre Avril, représentant des investisseurs privés, et président de la coopérative Vivéa. Nous disposons désormais de trois mois pour démarrer cette activité, qui sera tout d’abord hébergée par le Cyroi, qui dispose d’un minimum d’équipement adapté. La Cinor (Communauté intercommunale du nord) étudie la possibilité de proposer un site d’implantation sur le parc technologique de Saint-Denis. »
Des molécules d’intérêt ont déjà été identifiées, telles que le polycosanol, tiré de la canne, des polyphénols issus des fruits et légumes, des Oméga 3 tirés des déchets de poisson et des extraits d’huiles essentielles de plantes aromatiques et médicinales. « Les Omega 3 doivent être fixés avec des antioxydants, que l’on trouve dans les fruits et légumes, indique Justine Mehaut, représentant le groupe Sapmer. »