Leader
Emmanuelle Coquet la fonceuse

Avec « L’Épicerie », incarnée par trois magasins d’épicerie fine et un service traiteur, Emmanuelle Coquet rencontre le succès. « Pour tenir sa route, il faut tenir compte de deux éléments : la passion à entreprendre au quotidien et la confiance en soi. » À la tête d’une équipe de 67 personnes, cette jeune femme ultra dynamique conçoit la force de son entreprise par le travail en équipe. Le choix d’un « Open Space » comme environnement de travail au siège de Forest Side est déjà parlant quant à sa vision du management ouvert et collaboratif. « Je laisse l’initiative car nous ne pouvons pas tout faire. Si l’erreur survient, qu’importe car elle est pour moi source d’apprentissage. M’entourer de personnes de confiance est une chose, mais savoir déceler les limitations et les compétences qui viendront enrichir et dynamiser l’équipe est à mes yeux essentiel », explique t’elle.
MANAGER PAR L’EXPLICATION
Les forces d’une femme chef d’entreprise sont multiples. L’une des plus importantes à ses yeux consiste à manager en donnant les explications qui accompagnent les directives, à les décrire étape par étape, ce qui crédibilise un ordre aux yeux des femmes. Ensuite, la manager, qui est souvent mère, ne voit pas les choses comme un homme par rapport aux contraintes familiales, ce qui apporte souplesse relationnelle au sein de l’entreprise. Audacieuse, Emmanuelle Coquet a créé son entreprise dans un contexte morose économiquement et déjà occupé par la concurrence. Pourquoi fait-elle la différence ? Peut-être parce qu’elle ne fait pas les choses comme les autres. « Il faut du caractère mais savoir le dominer, rester humble malgré le succès et être à l’écoute permanente de son équipe », résume t-elle. Chefs, fournisseurs, importateurs sont ses interlocuteurs quotidiens, un environnement à forte connotation masculine et très exigeant en terme de réactivité. Si les relations avec les fournisseurs sont devenues pour certaines extrêmement privilégiées et protectrices, car ils l’ont vue « grandir en quelque sorte », « le fait d’être une femme confronte à une forme de violence car on pense que vous serez plus confiante et donc facilement abusée, ce qui n’est pas faux et cela m’est arrivé au sein de mon équipe, comme dans mon réseau professionnel », admet-elle. Travailler en binôme avec son mari représente une force supplémentaire dans la gestion et la vision de l’entreprise, que ce soit en ressources économiques ou humaines. « L’échange entre nous est salutaire car elle affine les idées respectives et sauve des décisions hâtives. »