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Réunion

Forum économique des îles de l’océan Indien : Bien mais peut mieux faire

La 12e édition du Forum économique des îles s’est tenue les 25, 26 et 27 septembre à La Réunion. Si l’on est encore très loin d’un mini Davos de l’océan Indien, la structuration de l’Union des chambres de commerce et d’industrie (UCCIOI), qui devient Cap Océan Indien Business, ouvre de nouvelles perspectives.

C’était la troisième fois que le Forum économique des îles de l’océan Indien (FEIOI) se tenait à La Réunion et c’est donc la CCIR qui s’est chargée de son organisation. Le délai pour l’organiser était d’ailleurs très court car, jusqu’au dernier moment, la CCI espérait profiter de la venue d’Emmanuel Macron à La Réunion. Mais faute de date précise pour ce voyage présidentiel (on parle maintenant de la troisième semaine d’octobre), il a fallu trancher. Autre rendez-vous manqué, celui qui aurait pu se faire avec la ministre française des Outre-mer, Annick Girardin, qui a passé deux jours à La Réunion la semaine précédente. Ce qui indique que le FEIOI est encore très loin d’être un mini Davos de l’océan Indien. Si le secrétaire général de la COI, Hamada Madi Boléro, a répondu présent, ainsi qu’un représentant de l’Union européenne, aucun ministre de la région n’a fait le déplacement. 

Création d’une marque régionale

La CCI a pu organiser néanmoins un événement de bon niveau grâce au professionnalisme d’Isodom, prestataire retenu pour cela. Mais encore une fois, ça manquait de grosses pointures, aussi bien politiques qu’économiques. Contrairement à des éditions précédentes, on croisait peu de grands patrons, signe d’une certaine lassitude et de l’impression qu’on se répète d’année en année sans être suffisamment écouté des décideurs. Raison pour laquelle, sous l’impulsion du Réunionnais Pascal Plante, son président, l’UCCIOI a décidé de se structurer davantage et de changer de nom pour devenir Cap Business Océan Indien. Une façon de traduire sa volonté de s’ouvrir à l’ensemble des organisations représentant le secteur privé dans la zone. « Nous avons 11 membres à l’heure actuelle, mais notre objectif est de passer à une vingtaine d’ici la fin l’année et à 50 dans quelques années. La CPME Réunion (Confédération des petites et moyennes entreprises NDLR) nous a déjà donné un accord de principe », explique Pascal Plante qui souhaite que Cap Océan Business soit le porte-voix du secteur privé régional.  
La structuration passe aussi par la création d’un poste de secrétaire général et par des moyens financiers plus importants. « Pour pouvoir réaliser les projets qui ont été proposés, nous avons chiffré les besoins à 9 millions d’euros sur cinq ans (2020-2025 – NDLR). Et nous allons nous adresser à tous les bailleurs de fonds sans exception. » Pour le moment, le seul bailleur de fonds de l’ex-UCCIOI est l’Agence française de développement (AFD) qui a accordé une subvention de 2,4 millions d’euros pour un programme qui se terminera en juillet 2020. Marc Dubernet, directeur régional de l’AFD, se déclare prêt à soutenir davantage l’organisation, mais se montre prudent, dans l’attente du bilan final. En parallèle, l’AFD a décidé de financer une énième étude sur un projet de desserte maritime régionale, mais plus pragmatique cette fois. Il s’agit déjà de commencer par des liaisons entre Mayotte, les Comores et le nord-ouest de Madagascar.
Jusqu’alors, l’UCCIOI s’est concentrée sur la mise en place de clusters régionaux d’entreprises, dans le tourisme en particulier pour que les opérateurs puissent profiter de la marque Îles Vanille, et dans les TIC comme le montre une mission organisée au Kenya (lire notre hors-texte à ce sujet). 
Autre projet important à signaler, celui de la création d’une marque territoriale commune pour les îles de l’océan Indien. Du remue-méninges en perspective. 

Première mission collective de la filière numérique
L’UCCIOI a organisé une première mission collective de la filière numérique de l’océan Indien, du 17 au 21 juillet, à Nairobi. La délégation, composée d’acteurs du secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) des Comores, de Madagascar, de Maurice, de Mayotte, de La Réunion et des Seychelles, s’est rendue dans la capitale du Kenya pour participer à la Foire internationale Source 21 du Marché Commun d’Afrique orientale et australe (COMESA). Des rencontres B 2 B avec des acteurs de l’éco-système numérique de Nairobi (connu sous le nom de Silicon Savannah) ont été organisées.