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Maurice

La bourse : un outil encore méconnu dans la région

Permettant des cotations en euros, en dollars, en rands, en livres sterling et en roupies, la bourse de Maurice est plus simple d’accès et moins coûteuse d’accès que la bourse de Paris, par exemple. Un bon moyen de lever des fonds pour les entreprises de la région.

Créé le 30 mars 1989, à la fois comme un symbole du miracle économique mauricien et pour être un outil de développement, le Stock Exchange of Mauritius (SEM) compte 182 titres (dont 97 entreprises listées sur les deux marchés) et sa capitalisation a atteint 12,1 milliards de dollars fin décembre 2017. Il comprend deux marchés : le marché officiel (SEMDEX) et le second marché, dit hors cote : le Development and Enterprise Market (DEM). Le SEMDEX est plus tourné vers les valeurs à grosse capitalisation et 57 sociétés y sont cotées, qui totalisaient une capitalisation boursière de 10,5 milliards de dollars au 31 décembre 2017. Quant au DEM, il s'adresse plus aux PME et même à des start-ups à condition que leur Business Plan soit convaincant. Son objectif est de permettre aux sociétés à faible ou moyenne capitalisation de lever des fonds et d'assurer une certaine liquidité de leurs titres. Elles représentaient une capitalisation boursière de 1,6 milliard de dollars au 31 décembre 2017.

UNE PLATEFORME MULTI-DEVISES

La place boursière mauricienne est l’une des rares dans le monde (et la seule en Afrique) qui accepte, depuis 2011, des cotations en euros, en dollars, en rands, en livres sterling et en roupies mauriciennes. Elle propose également le « Turnaround Trade ». Via cet outil, un investisseur peut acheter un titre et le revendre au cours de la même séance s'il souhaite profiter de la hausse de son cours. 
Depuis 1994, les étrangers peuvent acheter et vendre librement les actions cotées sur le marché officiel, sans aucune restriction. Et la grande majorité des nouvelles cotations sont des sociétés étrangères enregistrées à Maurice comme GBL 1 (sociétés avec une résidence fiscale à Maurice et bénéficiant des accords de non double imposition) ou incorporées sur le SEM. 
Les investisseurs locaux représentent 55% des activités quotidiennes et 75 % du volume est généré par des institutions telles que des fonds communs de placement, des fonds de pension et des compagnies d'assurance.

SIMPLICITÉ POUR SE FAIRE LISTER

Les procédures d'introduction en bourse diffèrent selon le choix du marché : SEMDEX ou DEM. Pour le marché officiel (SEMDEX), l’entreprise doit présenter un dossier présentant des comptes publiés ou déposés trois ans avant la demande de l’inscription. La valeur marchande globale attendue des titres de participation doit être d’au moins 200 millions de roupies (5 millions d’euros), son flottant doit être d’au moins 25 % des actions au public, avec un minimum de 200 actionnaires au moment de sa cotation.
Pour le DEM, l’entreprise doit avoir une capitalisation boursière minimale de 20 millions de roupies (500 000 euros), avoir au moins 100 actionnaires, un minimum de 10% de son capital dans les mains du public et publier des rapports financiers depuis au moins un an. La Bourse peut accorder l’admission à une entreprise ayant moins de 10 % de son capital dans le public ou ayant moins de 100 actionnaires à condition qu’elle s’engage à augmenter la part destinée au public à 10% et le nombre de ses actionnaires à 100 au plus tard à la fin de la première année d’admission. Faute de quoi, la société peut être radiée du DEM. 
L'adhésion prend en moyenne de un à trois mois. Pour une entreprise étrangère, le délai peut prendre cinq mois.

DES FRAIS TRÈS LÉGERS
Pour un dépôt de dossier sur le marché officiel, les frais sont de 100 000 roupies (2 500 euros) et de 75 000 roupies (1 875 euros) pour le marché hors cote. À ces montants initiaux s'ajoutent des frais annuels qui dépendent de la capitalisation boursière de l'entreprise. 
UN INDICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
Le Stock Exchange of Mauritius (SEM) a lancé en 2015 le SEM Sustainability Index (SEMSI). Cet indice boursier englobe à la fois des facteurs économiques, environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance. L'île est la seconde place boursière d’Afrique subsaharienne, après celle de Johannesburg, à promouvoir le développement durable à travers un indice boursier.