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La filière girofle en quête de restructuration et de régulation

La Grande Île est le deuxième producteur mondial de girofle et le premier exportateur de clous de girofle. Elle produit chaque année près de 19 000 tonnes de clous, réparties dans les provinces de Tamatave, Fianarantsoa et Diego ainsi que dans la région sud-est. Et l’épice constitue le second produit de rente qui rapporte le plus de devises à l’exportation. Sur le marché domestique, le kilo varie habituellement autour de 3,5 euros et sur le marché international, la tonne se vend à environ 8 000 dollars.
Il existe cependant un prix de référence qui suit l’offre et la demande ainsi que l’état du marché en Inde et en Indonésie, respectivement principal importateur et principal concurrent. Avec cet essor, la filière fait aujourd’hui face à certains opérateurs qui versent souvent dans la spéculation et le non-rapatriement des devises en jouant notamment sur l’état de l’offre et de la demande sur le marché local et international. Sur la centaine d’entreprises ayant reçu des agréments, à peine une quarantaine font vraiment de l’export. Selon le groupement des exportateurs de girofle et autres épices de Madagascar (GEGM), une restructuration de la chaîne de valeur et une régulation du marché s’imposent. Il demande au ministère de tutelle d’être très attentif et rigoureux dans le contrôle des exportateurs pour l’octroi des agréments.
En effet, il a été prévu dès le départ que toute entreprise qui ne paie pas ses impôts ou qui passe outre l’obligation du rapatriement de devises ne doit pas figurer dans la liste agréée des exportateurs. De même, les opérateurs doivent se soumettre aux normes en termes d’hygiène et d’infrastructures, que ce soit pour le séchage, le triage ou encore le conditionnement. Et le groupement souhaite avoir des statistiques sur ceux qui passent au conditionnement en dehors du circuit qu’il a tracé avec le centre technique horticole de Tamatave, afin que les projections du tonnage à exporter soient bien évaluées.
Par ailleurs, pour une meilleure rentabilité et rationalité, la région sud-est, qui assure 30 % de la production nationale, espère exporter le girofle par le port de Fort Dauphin au lieu de l’envoyer à Tamatave via Fianarantsoa et la capitale. Avec le projet One district one factory, elle projette également de mettre en place des centres de triage afin d’obtenir plus de valeur ajoutée au produit.