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Maurice

La MCB se lance dans la microfinance

La première banque mauricienne s’attaque à ce segment de marché depuis le 15 juillet et cela semble répondre à un besoin puisque la succursale dédiée à cette activité reçoit en moyenne 80 visiteurs par jours et 300 appels téléphoniques.

Quand ils n’ont pas la possibilité de fournir une garantie, les micro-entrepreneurs éprouvent des difficultés à obtenir un financement bancaire. Ils peuvent désormais emprunter de 20 000 roupies (500 euros) à 600 000 roupies (15 000 euros) auprès de la MCB Microfinance. Certes, les taux d’intérêt sont élevés – entre 13% et 15% – mais c’est le propre de la microfinance et l’avantage est de pouvoir éviter la « sacrosainte » garantie. Contrairement à ce qui se passe dans certains pays d’Afrique, ils doivent appartenir au secteur formel et pouvoir justifier d’une inscription au « Registrar of Companies ». Leur chiffre d’affaires ne doit pas être supérieur à 2 millions de roupies (50 000 euros). 

PAS MOINS DE 55 000 ENTREPRISES CONCERNÉES

Jusqu’alors négligé par les organismes de microfinance, le marché mauricien se révèle porteur. Selon Horus Development Finance, une société de conseil spécialisée en microfinance en Afrique et en Asie, pas moins de 55 000 micro-entreprises mauriciennes seraient concernées.
La MCB Microfinance leur propose deux formules de micro-crédit. Le « Micro Loan Working Capital » est destiné au financement des besoins en fonds de roulement, notamment pour l’achat de matières pre mières, et son délai de remboursement varie entre six et dix-huit mois. Quant au « Micro Loan Investment », il se destine au développement de l’entreprise avec un remboursement sur une période de quatre ans. 

UN TRAVAIL AU PLUS PRÈS DU TERRAIN

La MCB Microfinance exclut de son champ d’intervention les start-up, qui présentent des risques plus importants et des besoins qui vont bien souvent au-delà de 15 000 euros. Ces start-up peuvent d’ailleurs trouver d’autres sources de financement auprès de certains fonds ou même de « business angels ». La microfinance s’adresse plutôt à des activités traditionnelles et familiales qui ont besoin d’un coup de pouce pour éviter des difficultés de trésorerie et pour se développer un peu mieux. Et il y a de quoi faire ! À preuve, depuis son ouverture, la MCB Microfinance accueille chaque jour une moyenne de 80 visiteurs et reçoit 300 appels téléphoniques. Pour s’en occuper, l’équipe est composée de 25 personnes, sous la direction d’Aurélie Leclézio. « Pour gérer cette activité bien spécifique, nous devons nous rendre sur le terrain et bien comprendre le fonctionnement des micro-entreprises, explique la CEO de la MCB Microfinance. Cela nous permet d’estimer les risques et la capacité de remboursement d’un prêt. »

LE CHALLENGE D’AURÉLIE LECLÉZIO
Titulaire d’une maîtrise en sciences politiques, géopolitique et relations internationales de l’Institut d’études politiques de Toulouse, elle a travaillé à Enterprise Mauritius de 2005 à 2006 avant de rejoindre l’université de Maurice en tant que chargée de cours en relations internationales. Trois ans plus tard, elle devient la chargée de communication de l’instance gouvernementale « Maurice île durable » (MID) », aujourd’hui disparue. En 2010, elle rejoint la MCB en tant que Sustainable Development Coordinator pour s’occuper des « Green Loans », ces prêts soutenus par l’AFD et destinés aux entreprises engagées dans le développement durable. Avec MCB Microfinance, c’est un beau challenge qui se présente à elle.