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Comores

La privatisation de Comores Télécom n’aura pas lieu

La privatisation de ce fleuron de l’économie comorienne était envisagée depuis des années et aurait dû être réalisée en 2013. Mais elle vient d’être mise sur le banc de touche par le gouvernement comorien… L’idée, séduisante, était d’ouvrir le capital à hauteur de 51% à un investisseur étranger via un appel d’offres international. L’État comorien devait conserver 34% et les salariés de l’entreprise publique 15%. SFR et Orange se sont montrés intéressés et les discussions étaient mêmes bien avancées avec SFR qui tenait la corde et disposait déjà d’une réputation ancienne et bien établie à Mayotte, d’un SAV performant et de tarifs très compétitifs …
Exactement ce que recherchait le consommateur comorien avec envie. Mais Comores Telecom est l'une des rares (sinon l’unique) sociétés rentables aux Comores… Ceci explique pourquoi l’État, la direction de l’entreprise et les salariés ont toujours freiné et cherché une autre solution que la privatisation pourtant souhaitée par les bailleurs de fonds de l’archipel qui le supportent à bout de bras depuis des d’années… Comores Telecom est le premier employeur des îles avec près de 1 000 salariés dont une grande partie est loin d’être opérationnelle (les recrutements étant effectués pour des raisons politiques ou familiales, rarement professionnelles). La société publique est aujourd’hui aussi l’un des plus importants donneurs d’ordres des Comores et dispose d’une trésorerie conséquente, enviée et « sur mesure » puisqu’en situation monopolistique… Par ailleurs, depuis l’arrivée au pouvoir du président Ikililou, les « Mohéliens » sont à la manœuvre dans toutes les sociétés publiques et de nombreuses irrégularités dans la passation des marchés ont été constatées par la Commission de lutte contre la corruption. Sans aucun effet à ce jour. Les dossiers semblent « bloqués » quelque part entre les bureaux de la Commission et le ministère de la Justice. Il ne faut donc pas aller chercher plus loin les raisons de cette privatisation avortée. Hors de question de tuer « la poule aux œufs d’or » avant que Mohéli ne soit arrivée au terme de son mandat (2016).
En revanche, il est bien possible qu’une nouvelle licence soit accordée à un opérateur extérieur afin de ne pas trop froisser les bailleurs de fonds.