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La Réunion attend de grandes choses du « Petit Piaf »

Le film de Gérard Jugnot, avec le jeune Soan et Marc Lavoine dans les rôles principaux, offrira une superbe vitrine à La Réunion. Sa sortie est attendue – avec impatience – en 2022.

Certains lui prédisent un succès digne de celui des Choristes. Le Petit Piaf, tourné à La Réunion en 2020 par Gérard Jugnot avec le jeune prodige Soan dans le rôle-titre, ne sortira qu’en 2022, en raison du bouleversement des programmations par la pandémie de covid-19.
Quand ? Au meilleur moment pour mettre toutes les chances de son côté. Le lancement d’un film demande la prise en compte d’à peu près autant de paramètres que pour celui d’une fusée Ariane ! En attendant, c’est à l’occasion de l’Éductour 2021 que Gérard Jugnot est revenu à La Réunion début octobre, le temps d’une projection technique au Ciné Cambaie, à Saint-Paul, pour remercier les participants au tournage des deux côtés de la caméra.
Un long-métrage entièrement filmé sur l’île, la voix envoûtante de Soan, époustouflant de naturel, des visages et des décors réunionnais dans tous les plans et, invisibles aux manettes, une armée de techniciens locaux : « Le Petit Piaf est le film dont on rêvait depuis La Sirène du Mississipi », s’enthousiasme Edy Payet. Le délégué général de l’Agence Film Réunion n’est pas pour rien dans l’aboutissement du projet.
Marc-Etienne Schwartz, coproducteur du long-métrage avec Gaumont et participant à l’éductour « La Réunion des Cinémas », millésime 2021, en témoigne. « J’avais développé l’idée d’un petit garçon qui rêvait de gagner The Voice il y a quelques années, en campant l’histoire en Afrique. Le tournage était envisagé en Côte  d’Ivoire, où une crise politique a éclaté. J’ai cherché d’autres solutions et j’ai rencontré Soan à Paris avec son papa. Par la suite j’ai eu l’occasion de rencontrer Vincent Girerd, un responsable de Canal+, qui avait participé à un éductour : « La Réunion des cinémas 2018 ». Il m’a parlé des décors de La Réunion, de tout son potentiel, et je suis entré en contact avec Edy Payet de l’AFR… »
On connaît la suite.
 

Marc-Etienne Schwartz, coproducteur du longmétrage avec Gaumont : « Il y a tout, sur cette île. Les décors, les compétences, le professionnalisme… »    Photo : Guillaume Foulon
 

Un joli coup en faveur de la promotion touristique

La production recrute d’abord sur l’île un directeur de casting et un repéreur de décors et se rend compte rapidement qu’elle peut trouver sur place la majorité des réponses à ses besoins, des comédiens aux techniciens. Deux mois de tournage suivent, d’août à octobre 2020, entre deux confinements en Métropole pour cause de pandémie. « Ce fut un coup de foudre, l’une de mes plus belles expériences de tournage, commente Marc-Etienne Schwartz. Il y a tout, sur cette île. Les décors, les compétences, le professionnalisme. De plus, nous sommes en France, tout est sécurisé, nous travaillons avec des banques françaises et les règles françaises de comptabilité, c’est un détail très important pour nous ! »
Dans quelques mois, le public français découvrira dans les salles une belle histoire d’enfant chanteur surdoué, qui manque de confiance en lui mais finit par trouver un mentor bienveillant (Marc Lavoine). Il découvrira aussi, en toile de fond, une île qui se révèle bien mieux ainsi que dans l’imagerie touristique. Le Petit Piaf donne réellement envie de réserver illico un billet d’avion pour La Réunion. 

De père en fils

Soan a de qui tenir. Son père, Jeannick Arhimann (dit Nono) était également âgé de 12 ans quand il est apparu à l’écran. Lui, ce n’était pas à la télé dans The Voice Kids, mais devant la caméra de Rémy Tézier. Nous étions en 1990, le réalisateur tournait son premier film à La Réunion, L’Îlet aux parapentes. Nono, déjà musicien, interprétait un maloya écrit par Danyel Waro dans les superbes décors de l’Îlet aux Orangers, dans le cirque de Mafate.

L’aide au tournage, un véritable levier économique pour l’île

Les producteurs du Petit Piaf ont obtenu de la Région Réunion une aide totale de 490 000 euros. Conformément à la convention entre la collectivité et le Centre national du cinéma (CNC), elle sera remboursée par ce dernier de près de la moitié de ce montant. Le remboursement du CNC représente en effet 50 % de l’aide régionale aux dépenses de production, qui représentent la plus grosse part de la subvention. Pour un peu plus de 250 000 euros d’aide publique, Le Petit Piaf a rapporté directement 2,5 millions d’euros à La Réunion, soit le montant des dépenses effectuées localement par les producteurs ; factures à l’appui comme l’exige la règle du jeu du fonds de soutien régional au cinéma. Le retour sur investissement lié à l’effet du film sur la notoriété de la destination Réunion ne devrait pas être négligeable. Affaire à suivre…