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La Réunion veut séduire l’Afrique numérique

Le Forum NxSE (North by South-East), dédié à la transformation numérique, s’est tenu à La Réunion les 24 et 25 novembre et a réuni des acteurs de la zone Afrique et océan Indien, de France et d’Europe. L’occasion de positionner La Réunion qui a été labellisée French Tech pour l’e-santé en juillet dernier.



Il fallait oser et elle l’a fait. Digital Réunion, l’association des professionnels du numérique qui réunit les principaux acteurs du marché, a relevé le pari d’organiser un forum à dimension internationale, réunissant l’Europe et l’Afrique. « Ce travail de fond a été mené par une petite équipe pendant un an et demi, soutenue par de nombreux partenaires institutionnels et privés. C’est un événement organisé par et pour nos entreprises, pour leur offrir des points d’entrée vers les différents pays d’Afrique. C’est aussi l’occasion de montrer que nous existons et avons un savoir-faire », souligne Philippe Arnaud, président de Digital Réunion.  

Un « hackathon » de 48 heures a été ouvert aux étudiants pour concevoir l’appli digitale de demain (sur la formation). DR
Un « hackathon » de 48 heures a été ouvert aux étudiants pour concevoir l’appli digitale de demain (sur la formation). DR
 

AU PROGRAMME : LES GRANDS DÉFIS DU DIGITAL

Destiné à devenir un forum d’affaires annuel, NxSE (North by South-East) a réuni pour sa première édition plus de 300 participants inscrits payants, quinze pays dont douze pays africains (Ghana, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Mozambique, Afrique du sud, Maroc, Tunisie…) ainsi que l’Espagne, la France métropolitaine et la Suisse. Un programme dense a ponctué les deux jours avec 22 conférences, des ateliers, des créneaux B to B, un « hackathon » de 48 heures ouvert aux étudiants pour concevoir l’appli digitale de demain (sur la formation) et des speakers de haut niveau (chefs d’entreprise, « startupers », blogueurs, représentants de gouvernements africains…).
Les sujets ont porté sur les grands défis du digital comme l’e-administration, l’open data, le big data, les Smart City, l’e-banking, l’IoT, la cybersécurité, la formation, l’e-tourisme, la Business Intelligence…Objectif : le partage d’expérience avec les entrepreneurs africains pour apprendre de l’Afrique et qu’elle apprenne de La Réunion, la terre la plus africaine d’Europe et surtout une terre d’innovation portée par une économie numérique dynamique. 
 

Un programme dense a ponctué les deux jours avec pas moins 22 conférences. DR
Un programme dense a ponctué les deux jours avec pas moins 22 conférences. DR
 

« POURQUOI L’AFRIQUE ? »

La question a été posée par Mohamadou Diallo, journaliste sénégalais, fondateur du magazine Cio Mag, dédié au secteur de l’IT et diffusé dans une vingtaine de pays d’Afrique. « C’est une approche à la fois de pragmatisme et de pertinence, lui a répondu Philippe Arnaud. L’Afrique connaît aujourd’hui une très forte croissance, a bénéficié d’un marché des télécoms mature qui lui a permis de développer une offre numérique de qualité ; nous avons des géants autour de nous !La Réunion a connu un taux de croissance de 5% par an pendant une dizaine d’années, 3% depuis 2008. Mais notre marché intérieur n’absorbe pas les nouveaux entrants. 12 000 étudiants arrivent chaque année sur le marché de l’emploi. Il faut se tourner vers l’extérieur pour créer de la richesse et nous avons beaucoup de choses en commun avec l’Afrique, notamment des origines culturelles. Nous espérons que ces deux jours seront le départ d’une belle aventure pour travailler ensemble, dépasser nos frontières, créer un trait d’union Nord-Sud et Sud-Sud. » 

LA FILIÈRE NUMÉRIQUE À LA RÉUNION
Secteur majeur en plein développement, le numérique compte parmi les filières les plus dynamiques de La Réunion avec de nombreux champs d’expertise, un territoire connecté, un environnement technologique de qualité, un écosystème de formation et de recherche qui s’enrichit d’année en année (implantations futures d’une grande école du numérique à Saint-André et d’une école Epitech). La filière représente 540 entreprises, 4 600 salariés et un chiffre d’affaires annuel de 1,4 milliard d’euros. Quelque 15% des entreprises ont une activité tournée vers l’international, essentiellement en France métropolitaine. Ils sont une poignée d’entrepreneurs à travailler avec l’Afrique, dans des pays comme l’Afrique du sud et le Kenya. Ces « éclaireurs » pourraient bien être suivis par d’autres avec des événements B to B comme le forum NxSE dont c’est l’un des objectifs affichés. Mais la force de La Réunion, c’est certainement sa capacité à fédérer les différents acteurs en jeu, économiques, politiques, institutionnels, etc. Le consensus s’est d’ailleurs illustré avec l’obtention en juillet dernier du label French Tech dans le domaine de l’e-santé grâce à une R & D très performante. L’île, véritable territoire de soins numériques, est le seul département français d’Outre-mer à avoir obtenu cette distinction. 

 

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QU’EST-CE QUE LA FRENCH TECH ?

Pour favoriser l’émergence de start-up à succès pour générer de la valeur écono-mique et des emplois, le gou-vernement français a créé l’Initiative French Tech fin 2013. Sa philosophie : s’ap-puyer sur les initiatives des membres de la French Tech eux-mêmes, mettre en valeur ce qui existe déjà et créer un effet boule de neige. C’est une ambition partagée, impulsée par l’État mais portée et construite avec tous les acteurs. La « French Tech » désigne tous ceux qui travaillent dans ou pour les start-up françaises en France ou à l’étranger. Les entrepreneurs en premier lieu, mais aussi les investisseurs, ingénieurs, designers, développeurs, grands groupes, associations, médias, opérateurs publics, instituts de recherche… qui s’engagent pour la croissance des start-up d’une part et leur rayonnement international d’autre part.