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La Réunion voit l’avenir en rose après sa labellisation dans l’e-santé

Cas unique dans l’Outre-mer, le 25 juillet dernier, l’île a officiellement intégré le réseau national French Tech dans la thématique e-santé. Un tremplin pour développer la santé numérique sur le territoire et la faire rayonner internationalement.



« Ce n’est pas une fin en soi, mais bel et bien le début de l’aventure », se réjouit Philippe Arnaud, président de Digital Réunion, l’association qui a porté la candidature avec le soutien financier de la Cinor et de la Ville de Saint-André. 
L’ambition de La Réunion à travers le programme « Healthtech Island » est de renforcer et de faire reconnaître un leadership français de référence internationale depuis l’océan Indien. « Nous avons concentré nos efforts sur la thématique e-santé parce qu’elle dispose ici d’un écosystème très structuré, avec de l’éducation, de la formation, de la recherche, du financement, des start-up… » 

UN ÉCOSYSTÈME ENTREPRENEURIAL DYNAMIQUE

« Mettre La Réunion sur la carte de la French Tech, c’est lui permettre de se structurer davantage, de gagner en visibilité, d’attirer des investisseurs. Cela signifie que nous intégrons officiellement un écosystème de l’innovation et des start-up », poursuit Philippe Arnaud. 
Le programme « HealthTech Island » s’appuie en effet sur un écosystème entrepreneurial dynamique, de nombreux acteurs de l’innovation impliqués et des infrastructures de qualité. La Réunion dispose d’établissements de formation et de recherche, de l’espace d’innovation La Ruche e-santé, de la Technopole, de Nexa (l’agence régionale de développement, d’investissement et d’innovation), de grands groupes industriels, de financeurs comme la Banque publique d’investissement (BPI) et l’Agence française de développement, de réseaux et d’associations, d’investisseurs et d’acteurs publics…
 

Fédérer, accélérer et rayonner sont les trois axes du programme La Reunion #HealthTechIsland.
Fédérer, accélérer et rayonner sont les trois axes du programme La Reunion #HealthTechIsland.  
 

UN PROGRAMME D’ACTIONS AMBITIEUX

L’ambition se traduit à travers de multiples objectifs pour faire croître l’écosystème réunionnais dont, entre autres, la création d’un accélérateur dédié aux start-up de l’e-santé pour les accompagner dans leur développement, la création d’un Espace numérique régional de santé et la création d’un fond d’investissement régional de 12 millions d’euros à échéance d’un an. Sans oublier la mise en place d’un Campus Health Tech Island pour accueillir notamment des étudiants et chercheurs français et étrangers. 

LES ATOUTS DE LA RÉUNION EN E-SANTÉ

Pôle médical d’excellence, l’île est aussi territoire de soins numériques. Le projet Océan Indien Innovation Santé, programme de e-santé porté par l’Agence régionale de santé de l’océan Indien (ARS) et le Groupement de coopération sanitaire TESIS en est une bonne illustration. La Réunion dispose aussi d’un tissu d’entreprises innovantes. Des start-up comme Runware et Oscadi, sur le point de commercialiser leur innovation, sont des pépites du secteur. Pas moins de sept projets ont d’ailleurs été incubés en deux ans dans l’e-santé.

Asip Santé

QU’EST-CE QUE L’E-SANTÉ ?
Pour l’OMS, l’e-santé se définit comme « les services du numérique au service du bien-être de la personne ». Elle se définit également comme « l’utilisation des outils de production, de transmission, de gestion et de partage d’informations numérisées au bénéfice des pratiques tant médicales que médico-sociales ». Elle ne se résume pas à la télémédecine et ne doit pas être assimilée au vaste ensemble des « TIC santé » qui englobent l’ensemble des applications numériques au service de l’offre de soins. 
La dynamique d’informatisation du système de santé concerne notamment les systèmes d’information hospitaliers et les logiciels de gestion de cabinet.
La télémédecine, pour sa part, est une « pratique médicale à dis tance utilisant les technologies de l’information et de la communication (TIC) ». 

LA SANTÉ : UN SECTEUR QUI PÈSE TRÈS LOURD
Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de La Réunion a vu officiellement le jour le 29 février 2012 suite à la signature d’une convention avec l’Université. Auparavant, il n’était qu’un Centre hospitalier régional (CHR). Le CHU, qui comprend plusieurs structures aux quatre coins de l’île, est le premier employeur de La Réunion avec près de 6 000 salariés. Outre son antenne à Mayotte, il développe une politique de coopération régionale avec notamment le Mozambique et les Seychelles (pour la formation de personnels). Il a l’ambition de rayonner encore da-vantage, sous la direction actuelle de Lionel Calenge. Mais le secteur de la santé comprend aussi des laboratoires universitaires, plusieurs grands laboratoires pharmaceutiques, 18 établissements sanitaires, 150 entreprises privées et un cyclotron (accélérateur de particules) géré par le CYROI. Au total, le secteur emploie quelque 12 000 personnes et l’on recense 1 100 étudiants par an en UFR Santé. 
Asip Santé

LA TÉLÉMÉDECINE
Elle fait l’objet d’une définition dans le Code de la santé publique (art. R6316-1) et se définit à travers quatre types d’actes :
– La  téléconsultation qui offre à un professionnel médical la possibilité de réaliser une consultation à distance ; 
– La  téléexpertise qui permet à un professionnel médical de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières ; 
La télésurveillance médicale, acte par lequel un professionnel médical nterprète à distance les données nécessaires au suivi médical d’un patient ; 
– La téléassistance médicale qui permet à un professionnel médical d’assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d’un acte. 

LA RÉUNION « TERRITOIRE DE SOINS NUMÉRIQUES »
L’île s’était déjà distinguée sur le plan national en 2014 dans le cadre du programme « Territoires de soins numériques » qui avait donné lieu à un appel à projets en décembre 2013. Dix-huit projets, portés par les agences régionales de santé (ARS) avaient été reçus et, parmi eux, cinq avaient été sélectionnés en septembre 2014, sur la base d’avis issus d’un comité d’experts indépendants. Le projet réunionnais figurait parmi ces lauréats aux côtés de régions importantes comme l’Île de France, l’Aquitaine, la Bourgogne et la région Rhône-Alpes. Il s’agissait d’un projet de plateforme d’échanges pour les nouveaux usages des TIC en santé dans l’océan Indien. Il a pu ainsi bénéficier d’un soutien financier dans le cadre du Programme investissements d’avenir (PIA) sur la période 2014-17.