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Il ne se passe pas un jour sans qu’on nous parle de l’Afrique comme d’un relais de croissance. De l’Afrique et de sa classe moyenne émergente. D’un nouvel Eldorado.  Beaucoup d’entreprises ont le regard tourné vers ce continent. Il arrive même que leur dirigeant saute comme un cabris sur son fauteuil en criant « L’Afrique, l’Afrique, l’Afrique… ! » Mais qu’est-ce que l’Afrique ? Une couleur de peau ? Pas vraiment, sinon un Afrikaner n’aurait pas le droit de se dire africain. Il s’agit bien d’un Africain pourtant. Une culture ? Ce n’est pas satisfaisant non plus car il y a sûrement plus de différence entre un Zoulou de Durban et un Berbère de Kabylie qu’entre un Français et un Américain ou qu’entre un Russe et un Italien. Un continent ? Oui, bien sûr, mais si l’on s’en tient à cette définition sommaire, on n’avance pas beaucoup. En réalité, l’Afrique n’existe pas. Il existe des Afriques.  Des Afriques très différentes les unes des autres. Et dans chacune de ces Afriques, il existe encore une extrême diversité de populations (ethnies, cultures, modes de vie…). On peut même dire qu’aucun continent ne présente une telle diversité. Tout entrepreneur qui vise le continent devrait commencer par choisir quelques unes des Afriques et s’efforcer de les connaître, et pas seulement à travers leurs indices économiques. Parler de l’Afrique dans sa globalité ne mène pas loin et pourrait même, au bout du compte, nous conduire à un mirage.