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Réunion

L’ARTIC veut redynamiser la filière numérique

Meilleure intégration des acteurs locaux dans les appels d’offres et les consultations, recrutement de talents, meilleure information des jeunes sur les opportunités de carrière et davantage d’ouverture sur l’océan Indien et l’Afrique sont au programme.

Le nouveau président de l’ARTIC (Association réunionnaise des professionnels des TIC), Philippe Arnaud, ne veut pas jouer solo et s’est entouré d’une garde rapprochée. On y trouve Didier Fauchard, chargé des métiers et des compétences, Stéphane Jaillet, chargé de l’export, Didier Hoareau, chargé de la recherche-innovation et Antoine Noirbusson, président du Collège des entreprises de services du numérique (ESN).
Une équipe réunie atour d’un programme stratégique qui se déploie sur trois axes :

  • Accélération de la croissance (Back to Business) en redynamisant la filière (SBA-Small Business Act, promotion des nouveaux usages) ;
  • Recrutement de talents (Skills for Success) et valorisation des compétences et formations présentes à La Réunion ;
  • Développement du réseau (Growing Together), dans la zone océan Indien bien sûr, mais également sur la métropole et l’Afrique australe.

Autre nouveauté, le Forum des utilisateurs du numérique (FUN), porté par Antoine Noirbusson, a pour ambition d’étendre le réseau de l’ARTIC non seulement aux sociétés membres et partenaires, mais également à leurs clients.

COMMENT ACCOMPAGNER L’INNOVATION ET PROMOUVOIR LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE

« Il existe à La Réunion une réelle culture de l’entrepreneuriat et les entreprises doivent être fières de faire de l’innovation qui a autant de valeur que celle réalisée à l’international, souligne Didier Hoareau de l’entreprise Ansamb. Nous avons la chance de pouvoir faire évoluer le digital, mais encore faut-il pouvoir le financer. » Il s’agit donc d’organiser des rencontres entre financeurs et porteurs de projet et d’offrir plus de visibilité aux entreprises. L’ARTIC ne néglige pas non plus son rôle de lobbyiste après des institutions.
La Réunion a la particularité de compter une multitude de micro-entreprises ou même d’auto-entrepreneurs – parfois très en pointe dans l’innovation – et quelques poids lourds seulement. Cela limite la collaboration et les possibilités de se « confronter au marché ». D’où l’idée d’organiser des « workshop » réunissant les adhérents de l’ARTIC autour de problématiques spécifiques aux startup. On parle donc d’« ARTIC Tech Event »  (hackathon, meetup, barcamp…), d’ateliers sur la propriété intellectuelle et la mise en relation avec des organismes financeurs…
Le dispositif GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) a permis de dresser un panorama des compétences existantes à La Réunion et de déterminer les besoins des entreprises de la filière qui sont confrontées à des difficultés de recrutement. Les jeunes, premiers utilisateurs du numérique, sont peu nombreux à se destiner aux métiers de la filière. L’ARTIC pense que c’est surtout en raison de leur méconnaissance. D’où l’idée d’organiser la caravane des métiers du numérique, rencontre itinérante entre étudiants, chefs d’entreprise et organismes de formation afin de faire découvrir le panel des métiers de la filière.

L’AFRIQUE AUSTRALE : UN MARCHÉ PORTEUR

« Par définition, le marché insulaire n’est pas extensible, c’est pourquoi il faut envisager rapidement la conquête de nouveaux marchés, souligne Stéphane Jaillet de l’entreprise OpenSphere. Les compétences existent localement, tout comme des outils et des produits de valeur. Il faut en être fier et ne pas avoir peur d’envisager d’exporter. Cependant, il y a une vraie démarche à construite. Il faut se poser les bonnes questions et adapter le produit au marché cible. Les document techniques, les supports, le marketing et le prix sont également des éléments à prendre en compte et à adapter en fonction du pays de destination. Il faut faire un benchmarking et connaître les contraintes légales du pays. En bref, il faut être prêt à vendre. »
L’ARTIC regarde du côté de l’Afrique australe où plusieurs pays affichent des taux de croissance impressionnants, en particulier dans les TIC, que ce soit dans le B to C ou le B to B. La liste des pays cibles se fera autour des groupes de travail et après une analyse des besoins export des adhérents. Dans le courant du premier semestre 2015, l’ARTIC devrait organiser un déplacement en Afrique australe avec l’appui d’Ubifrance, de l’agence de développement Nexa et du Club Export. « Il y a beaucoup de partenaires locaux dédiés à l’export et nous nous devons d’avoir auprès d’eux un rôle de lobby pour qu’ils organisent des missions spécifiques à la filière. Par ailleurs, un travail de recensement de l’ensemble des aides disponibles et des événements existants sera réalisé et mis à disposition. »
Philippe Arnaud a terminé la réunion d’information sur une note sympathique puisqu’il a présenté la nouvelle grille de cotisations nettement à la baisse. L’objectif est d’ouvrir plus largement l’association aux petites structures et d’atteindre 110 à 120 membres alors qu’on se situe actuellement à 70. Ainsi, un tarif d’adhésion de seulement 50 euros sera demandé aux auto-entrepreneurs.