Le CEO de l’Economic Development Board remercié
À peine deux semaines après les élections générales, le Marseillais François Guibert apparaît comme une victime du changement de gouvernement même si le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a été reconduit à son poste. Dans un communiqué du 20 novembre, le conseil d’administration de l’Economic Development Board (EDB), chargé de la promotion des investissements et de l’export, a annoncé mettre fin à son contrat au 30 novembre. Le CEO, recruté suite à un appel à candidatures international, n’aura donc fait que 15 mois à la tête de l’EDB alors que son contrat était de trois ans. Même si la presse mauricienne avait évoqué ce départ anticipé, la décision du gouvernement paraît étonnante car la plupart des indicateurs étaient en voie d’amélioration. Au premier semestre 2019, les investissements directs étrangers (IDE) ont progressé de +20,2 % par rapport à la même période en 2018. Les investissements du secteur privé local affichent +22,6 %, les exportations de marchandises +6 % et, surtout, Maurice a nettement progressé dans le classement Doing Business de la Banque Mondiale. Seule ombre au tableau, une baisse de -5 % dans l’exportation de services, due essentiellement au secteur touristique qui n’est pas du ressort de l’EDB. En réalité, avec son salaire mensuel de 928 000 roupies (23 200 euros), auquel s’ajoutait une allocation de 100 000 roupies (2 500 euros) pour son logement, sans oublier une voiture avec chauffeur, François Guibert avait suscité de la jalousie. De plus, la fusion du Board of Investment, de la Financial Services Promotion Authority et d’Enterprise Mauritius pour former l’EDB n’avait pas fait que des heureux et François Guibert a dû gérer ce « choc culturel ». On peut penser malgré tout que certains convoitaient son poste et il ne serait pas étonnant de voir surgir un remplaçant local. Bien entendu, un appel à candidatures international devrait quand même être lancé, histoire de montrer que les choses ont été faites dans les règles et que toute forme de népotisme a été bannie. En attendant, François Guibert a dû bénéficier d’une substantielle indemnité pour rupture avant terme de son contrat, aux frais du contribuable.
