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Maurice

Le CNOI accueille son 400ebateau en cale sèche

Le Chantier naval de l’océan Indien (CNOI) a célébré son 400ebateau en carénage le 7 novembre dernier, quinze ans après avoir inauguré la cale sèche de 130 mètres de long. Il franchit le cap des 8 millions d’heures de travaux effectués et vendus à l’export.

« Au début, en 2001, nous étions 10 employés, dont 90 % d’expatriés, aujourd’hui nous sommes 500 (400 emplois directs et 100 intérimaires – NDLR) et à 95 % Mauriciens. ». La remarque de Jean-Yves Ruellou, directeur général du CNOI, groupe IBL, a fait réagir le Premier ministre Pravind Jugnauth, présent à la cérémonie le 7 novembre dernier, qui a salué « le transfert de compétences exemplaire, c’est un avantage concurrentiel considérable ». Le Chantier naval de l’océan Indien répare et construit des navires sur un site de 5,5 hectares à Port-Louis. Ses quais de 350 mètres, son élévateur à bateau d’une capacité de 1 000 tonnes et surtout sa cale sèche en font le leader du secteur dans la région. L’ensemble des flottes française et australienne de la pêche à la légine (notamment Sapmer et Austral Fisheries) en ont fait leur base d’opérations depuis 15 ans. Une trentaine de bateaux ont été construits depuis la création du CNOI en 2001, comme les amphidromes pour le Service de transport maritime de Mayotte, dont deux navires de 67 mètres pouvant accueillir 600 passagers et 35 véhicules, qui sont les plus gros bateaux jamais construits à Maurice.

Le chantier s’agrandit d’un hectare 

« À l’origine, nous avons choisi Maurice pour la grande qualité de sa logistique », confie Franck Piriou, directeur commercial du CNOI. « Nulle part dans la région on ne peut, par exemple, recevoir une pièce détachée seulement quelques heures après son arrivée à l’aéroport. Un aéroport connecté au monde entier. L’avenir nous a prouvé que nous avions raison ».
Dix-sept ans et 50 millions d’euros d’investissements après son lancement, le chantier naval réalise un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. CNOI envisage en 2019 l’agrandissement du chantier d’un hectare pour un investissement de 500 millions de roupies (12,5 millions d’euros). Cela permettra d’augmenter les capacités de construction et de réparation pour des navires pouvant atteindre 60 mètres et créer 200 emplois supplémentaires, notamment avec l’aménagement d’un nouvel atelier de 1 000 mètres carrés.
Né en 2001 avec un investissement initial de 40 millions d’euros, CNOI est issu d’un joint-venture entre le constructeur français Piriou et le groupe mauricien IBL. Depuis, Piriou a cédé ses parts et l’actionnariat est aujourd’hui détenu à 60 % par IBL et 40 % par différents actionnaires, notamment certains cadres de l’entreprise, dont Franck Piriou qui a fait le choix de s’établir à Maurice.

Des expéditions pour scientifiques et touristes
La Curieuse, un ancien chalutier de 25 mètres, a été acquis par le CNOI en 2016 auprès de l’administration des TAAF (Terres australes et an-tarctiques françaises) pour la somme de 100 000 euros. Après plusieurs mois de travaux et un investissement de 800 000 euros, le bateau est loué pour des missions scientifiques aux TAAF, mais pas seulement ! Le chantier naval a en effet mis en service un original programme de voyages d’agrément organisés par Sophie Laurent, qui précise : « Quand le bateau n’est pas affrété par les TAAF, le CNOI le loue pour des missions plus ludiques comme des séjours de plongée autour de Maurice ou à Saint-Brandon. Le bateau est équipé pour accueillir une vingtaine de passagers, dont sept membres d’équipage. »