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Réunion

Le formidable potentiel du tourisme vert

La dernière attaque de requin, qui a endeuillé La Réunion le jour de la Saint Valentin, a une nouvelle fois terni l'image des plages de l'île. « On vend La Réunion pour ce qu'elle n'est pas. Il faut développer un tourisme vert et non pas un tourisme bleu. Tant que nous n'aurons pas donné une véritable identité à notre île, le tourisme ne décollera pas. En classant nos remparts au patrimoine de l'humanité, l'Unesco nous a fait un cadeau dont nous ne profitons pas », s'insurge Paul-Alain Técher, président de l'Association touristique et économique de Cilaos (ATEC) qui est également hôtelier dans le cirque.
« Nous avons un volcan actif, qui a récemment été en éruption. Il faut savoir qu'à Hawaï, les volcans attirent plusieurs millions de touristes chaque année », déplore pour sa part un autre hôtelier du Sud. Du côté des pouvoirs publics, la prise de conscience de la nécessité de réorienter la stratégie touristique semble faire son chemin. De fait, l'Ile de la Réunion Tourisme (IRT) communique désormais moins sur les plages lors des grands salons.
« Il est clair que lorsqu’un touriste fait une dizaine d'heures de vols, il souhaite trouver du sable blanc et une eau turquoise, mais La Réunion ne peut pas rivaliser avec l'île Maurice ou les Seychelles sur ce point. En revanche, nous pouvons offrir une nature incomparable dans l'océan Indien et devenir une destination complémentaire des autres îles », souligne Laurent Lorion, directeur du service des affaires économiques et touristiques à la CIVIS (Communauté intercommunale des villes solidaires du Sud). L'idée serait de développer, dans le cadre du projet des Iles Vanille qui vise à coupler les destinations, un produit comprenant deux à trois nuits dans le Sud. « La porte d'entrée du tourisme à La Réunion, c'est le Sud », clame Paul-Alain Técher. D'ailleurs, l'hôtellerie se développe dans la micro-région. À Saint-Pierre, après la rénovation de l'ancien Stern, devenu la Villa Delisle, quatre autres établissements sont en train de sortir de terre. « Il s'agit là pour les touristes d'une opportunité d'être proches de sites comme Cilaos, le volcan, le Sud sauvage, la Saga du Rhum et la Maison du volcan », souligne David Lorion, premier adjoint au maire de Saint-Pierre. Saint-Joseph n'est pas en reste avec un projet d'hôtel de 78 chambres, auquel serait adossé un centre de formation pour 200 apprentis. En revanche, le projet de 5 étoiles à Saint-Philippe, baptisé « Le Superbe », semble avoir du mal à décoller.