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Réunion

Le grand projet d’Écocité insulaire et tropicale en bonne voie

C’est un projet phare pour La Réunion, labellisé en 2009 par Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire. Avec le soutien de la Région et de l’État, les communes du TCO (Territoire de la côte ouest) vont passer en 2016 à l’ingénierie de projets et aux études pré-opérationnelles.



Engagée par l’État français, la démarche « Écocité » est menée en partenariat avec les collectivités locales pour encourager les grands territoires urbains à construire des villes d’un genre nouveau, exemplaires en matière d’aménagement durable. Cette approche consiste à accompagner ces territoires sur des thématiques comme les transports ou la biodiversité à grande échelle, assurer la cohérence entre les opérations d’aménagement et encourager les projets innovants. L’objectif est de développer des villes attractives et résilientes qui préservent l’environnement, la cohésion sociale et la qualité de vie de leurs habitants.

SIX AXES STRATÉGIQUES POUR UN PROJET QUI NE S’ACHÈVERA QU’EN 2045

Labellisée en 2009, l’Ecocité insulaire et tropicale de La Réunion s’étend sur les mi-pentes et le littoral des communes de Saint-Paul et de la Possession et sur la totalité de la commune du Port. Le cœur d’agglomération s’étend sur 5 000 hectares, englobant des projets opérationnels majeurs en cours de labellisation « Écoquartier », comme Ville et Port ou le Cœur de ville de La Possession, et des projets comme le Grand Port Maritime. Il faut y ajouter un secteur de 300 hectares presque vierge de toute construction, dit secteur de Cambaie Oméga, intégrant la plaine Chabrier, la ZAE Henri Cornu, la plaine de loisirs et la zone de Savanna.
L’Écocité insulaire et tropicale se décline en six axes stratégiques pour lesquels des principes d’aménagement ont été définis :

UNE VILLE DES PROXIMITÉS
Cela se traduit par l’émergence de nouveaux secteurs d’urbanisation permettant la continuité urbaine entre des quartiers déjà existants. Trois secteurs d’intensification sont identifiés : la Plaine de Cambaie, la rive nord de la Rivière des Galets, la liaison Le port-Grand Port-La Possession. Le cœur d’agglomération pourrait accueillir 35 000 logements à l’horizon 2045, soit plus de 50% des besoins de constructions neuves du TCO. Objectif : réunir les trois cœurs de ville.

UNE VILLE MOTEUR DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
L’enjeu est la création d’emplois et la limitation des déplacements domicile-travail. Un accent sera mis sur l’industrie et l’artisanat comme vitrine du développement vertueux.

UNE VILLE MOBILE ET ACCESSIBLE
Elle doit être structurée par un réseau de transport collectif efficace, confortable et cohérent. De nouveaux franchissements et un maillage inter-quartiers renforcé sont prévus.

UNE VILLE LUDIQUE ET ATTRACTIVE
Au programme, la création d’équipements (espaces publics flexibles et polyvalents) et la valorisation des richesses patrimoniales, architecturales et naturelles existantes ainsi que les identités culturelles.

UNE VILLE JARDIN
Une géographie forte à révéler : replacer la Rivière des Galets au cœur de cette Écocité, donner accès au littoral et le valoriser, fabriquer des continuités de parcours paysagers entre La Possession et Le Port, préserver le caractère exceptionnel de l’Étang Saint-Paul et du tour des Roches, développer le projet urbain de Cambaie-Savanna autour de deux grands parcs agricoles et urbains, conforter le système de parcs des mi-pentes de La Possession.

UNE VILLE RÉSILIENTE ET ÉCONOME
Lutte contre les îlots de chaleur, approche aéraulique (prise en compte des vents et des ombrages), architecture bioclimatique, éco-construction, porosité des façades, réseau de froid, microgrid et optimisation des éclairages.

UN ACCOMPAGNEMENT DE LA RÉGION ET DE L’ÉTAT POUR UN MODÈLE QUI POURRAIT S’EXPORTER

La mise en œuvre du pôle construction durable en milieu tropical, la création de terres fertiles à partir de déchets locaux, au bénéfice de l’agriculture urbaine ou le traitement innovant des îlots de chaleur en milieu urbain permettront ainsi la concrétisation et l’expérimentation du concept de ville durable tropicale à des échelles significatives.
Ces actions visent à développer des filières économiques spécialisées pour répondre aux besoins des zones tropicales et insulaires. Dans le cadre du Contrat de plan État-Région 2015-2020, des « fiches actions » ont été identifiées pour permettre de financer l’ingénierie et les études pré-opérationnelles liées au projet. Il s’agit des fiches actions « Écocité et waterfront » et « Projet global structurant »,  dotées respectivement d’un montant de 8 millions d’euros (moitié Région et moitié État) et de 4,8 millions d’euros (dont 4 millions de l’État). En 2015, une première enveloppe de 175 000 euros a déjà été engagée dans ce cadre pour cofinancer des études portant sur les déplacements et la mobilité. Au titre du budget 2016, la Région entend accompagner le TCO dans la mise en place d’une ingénierie de projets et financer des études pré-opérationnelles. 

UNE GOUVERNANCE PARTAGÉE POUR UN CHANTIER URBAIN D’ENVERGURE

La Région participe à la gouvernance aux côtés de l’État, du TCO et des trois communes (La Possession, Le Port et Saint-Paul). La col-lectivité régionale veut apporter sa contribution à ce projet phare au titre de ses différentes compétences (aménagement du territoire, routes et déplacements, économie, tourisme, énergie, innovation, internationalisation…). Afin de garantir la cohérence globale du projet, le TCO, maître d’ouvrage de l’Ecocité, a sollicité l’assistance de l’INTA (Association internationale du développement urbain) et de ses experts pour accompagner la réflexion sur la gouvernance opérationnelle de ce grand projet. La restitution publique des réflexions de l’INTA s’est tenue en septembre 2015. Les orientations proposées par les experts sont les suivantes :

  • La mise en place d’un « Comité stratégique » et d’un « Comité restreint : G7 » pour renforcer le pilotage politique au sein du TCO ;
  • La mise en place d’un « Comité des partenaires », une instance de partage, de concertation et de codécision pour renforcer le partenariat ;
  • La mise en place d’une structure dédiée (type SPL) assurant la direction de projet et regroupant au sein de son conseil d’administration les partenaires (collectivités, chambres consulaires, infrastructures portuaire et aéroportuaire, organismes de financement…). Elle pilotera à la fois l’innovation et l’aménagement. Son action devra être centrée sur la faisabilité et l’étude pré-opérationnelle des actions, en permettant à d’autres acteurs techniques de contribuer à la réalisation du grand projet, et éventuellement de réaliser en direct un certain nombre d’opérations ;
  •  La mise en place d’un groupe projet réunissant tous les services concernés : instance de coordination pour le portage et la mise en œuvre du projet pour mobiliser les services du TCO ;
  • Hiérarchiser la mise en œuvre des actions en fonction des porteurs de projet et de leurs incidences financières ou de leur impact.