Performance
Le groupe La Perrière se diversifie dans la mobilité

« Il suffit de voyager un peu pour se rendre compte que l’avenir appartient inévitablement aux alternatives au tout-voiture. La Réunion n’échappera pas à cette tendance. Il faut donc commencer à s’inspirer de ce qui se fait ailleurs. » C’est à partir de ce constat, que dresse Arnault Brac de La Perrière, que s’est dessiné le projet Cirkul. Il y a un an environ, le jeune directeur général du groupe La Perrière, mastodonte de la logistique portuaire, rencontre Thomas Willemse, un spécialiste du vélo public qui a travaillé plusieurs années sur le Vélib à Paris. « De cette connexion personnelle – Thomas Willemse fait aujourd’hui partie du groupe La Perrière – et d’une vision commune est née Cirkul, notre nouvelle filiale en charge des mobilités douces. »
Depuis le mois de février, les entreprises réunionnaises peuvent ainsi donner la possibilité à leurs collaborateurs de bénéficier d’un vélo électrique de fonction. Le contrat, établi pour une durée de trois ans, comprend la mise à disposition des vélos, l’entretien et la maintenance. « Un partenariat avec Azfalte nous a permis d’importer le concept, les vélos et la technologie déjà déployés par cette startup de Montpellier », explique Arnault Brac de La Perrière.
Le salarié choisit « dans un catalogue haut de gamme » sa bicyclette, qui coûtera entre 110 et 120 euros par mois à l’entreprise, avec une partie défiscalisable. « Notre groupe, qui je le rappelle détient la licence Avis Budget à La Réunion, maîtrise ce modèle de location longue durée. » À ce jour, Cirkul dispose d’un parc de 50 vélos, et trois contrats ont déjà été signés, pour un total de cinq vélos. « Le vélo de fonction est un chantier de long terme. C’est aux entreprises de prendre en main la question de leur mobilité, des trajets domicile-travail, d’insuffler un nouvel état d’esprit et de s’organiser pour simplifier la vie de ce salarié cycliste. »
Un chantier de long terme
En parallèle, Cirkul propose, toujours en location-maintenance longue durée (compter 80 euros par mois et par vélo), des stations de trois à cinq vélos électriques permettant aux collaborateurs d’une entreprise d’emprunter un vélo pour circuler de site en site, effectuer des démarches de proximité ou faciliter la pause méridienne. « Il ne s’agit pas alors d’un vélo de fonction, mais d’un service supplémentaire offert aux salariés. » Si l’employeur souhaite s’engager davantage dans cette démarche écoresponsable, l’équipe de Cirkul peut l’accompagner dans la mise en place d’un plan de mobilité douce, voire l’aider à obtenir le label Employeur Pro-Vélo.
Avec le rachat en 2017 d’une agence maritime canadienne historique, puis celui en 2021 d’une agence maritime sur la côte est des États-Unis, l’activité de logistique portuaire du groupe La Perrière semblait entamer un virage international. « Nous avons saisi des opportunités qui se sont présentées. Mais nous continuons évidemment d’initier des chantiers qui participeront à notre développement local. Nous restons avant tout un groupe familial réunionnais », tempère Arnault Brac de La Perrière. Un entrepôt froid négatif devrait notamment voir le jour au Port en 2023. « Un investissement de plusieurs millions d’euros sera réalisé pour offrir un service moderne et sécurisé aux importateurs. Cet entrepôt Réunion InLand pourra stocker 3 000 palettes à – 25°. » Autre projet d’envergure : une plateforme multimodale décentralisée à Saint-Pierre – « un inland hub avec un statut douanier portuaire » – qui permettra à tous les importateurs du sud de l’île de récupérer leurs marchandises en s’épargnant de nombreux kilomètres. « Le transfert des conteneurs du Port à Pierrefonds sera effectué par nos soins et de nuit », précise le directeur général de La Perrière. Le projet, qui s’étendra sur un terrain de quatre hectares, devrait être lancé en fin d’année.