Edito

Réunion

Le Mauricien IBL à la rescousse de Run Market

15 oct 2022 | PAR Alain Foulon
En difficulté, Make Distribution exploite quatre hypermarchés, sous l’enseigne « Run Market Partenaire Intermarché », au Chaudron (Saint-Denis), à Savanna (Saint-Paul), à Duparc (Sainte-Marie) et à Saint-André.

Ironie de l’actualité, lors de l’assemblée générale de l’Adir (l’association des industriels réunionnais) le 6 octobre, la présidente de la Région Réunion, Huguette Bello, en appelle au « patriotisme économique » dans le dossier Run Market ; huit jours plus tard, le 14 octobre, on apprend que la Société Adrien Bellier (SAB), propriétaire de Make Distribution (qui exploite l’enseigne Run Market) engage des négociations exclusives avec le groupe mauricien IBL. Il s’agit pour celui-ci d’entrer au capital en injectant de l’argent en vue de redresser l’entreprise qui se trouve en difficulté dans l’exploitation des quatre hypermarchés sous l’enseigne dont l’intitulé exact est « Run Market Partenaire Intermarché », des hypermarchés qui se situent au Chaudron (Saint-Denis), à Savanna (Saint-Paul), à Duparc (Sainte-Marie) et à Saint-André.
Que faut-il en penser ? Que SAB n’est pas patriote ? Disons plutôt que l’offre réunionnaise ne l’a pas convaincue, pas plus qu’elle n’a convaincu les 750 salariés concernés.
Les acteurs économiques de La Réunion, comme ceux de Maurice, de Madagascar ou d’ailleurs, doivent comprendre que pour se protéger réellement il faut parfois s’ouvrir et que la bonne réponse à la mondialisation est la régionalisation de l’économie en profitant de certaines synergies, mais aussi en acceptant une concurrence stimulante. Le groupe réunionnais Vindémia est présent à Maurice avec l’enseigne Carrefour et concurrence directement l’enseigne mauricienne Winners du groupe IBL. Que le groupe IBL, de son côté, vienne à La Réunion n’a rien de scandaleux. Mais surtout, s’il est le seul à pouvoir (ou vouloir) sauver une enseigne, sa venue permet de garantir une concurrence bénéfique au consommateur.
En l’occurrence, le consortium qui regroupe Pascal Thiaw-Kine (Leclerc), François Caillé (Leader Price) et la famille Kin-Siong (Hyper U), en proposant de reprendre les fonds de commerce et de se les partager, ne semble pas très crédible. Lors du rachat de Vindémia par le Groupe Bernard Hayot (GBH), déjà, la contre-offre de ce consortium n’avait pas convaincu l’Autorité de la concurrence. Cela ressemblait trop à un cartel qui ne voulait pas d’une nouvelle enseigne sur le marché et qui, en plus, ne voulait pas reprendre les activités de Vindémia à Maurice, Madagascar et Mayotte. Des « petits joueurs », pourrait-on dire sans vouloir les offenser. Depuis le départ de Jacques de Chateauvieux, La Réunion manque de groupes ouverts sur l’international (je veux dire à un niveau significatif). On peut citer la famille Goulamaly et, bien sûr, le Groupe Bernard Hayot, mais il s’agit d’un groupe originaire des Antilles. Pour le reste, il y a des PME qui s’activent, comme Exodata, mais elles se comptent sur les doigts d’une main.

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