Edito
Le vote blanc du Medef aux élections à la CCIR : il y a de quoi broyer du noir !
Le Medef, qui ne propose pas de candidats aux élections à la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion (CCIR), qui se déroulent actuellement, via Internet, jusqu’au 9 novembre, appelle ses adhérents à voter blanc. Ses arguments pour expliquer ce choix tiennent la route, certes, mais je ne vois pas ce que le vote blanc va apporter. La politique de la chaise vide n’est jamais très payante.
De plus, si son appel n’est pas entendu et que le nombre de votes blancs se révèle marginal, ce ne sera guère valorisant pour l’organisation patronale.
Le Medef considère que « les conditions de vote de ces élections ne permettent pas un scrutin sincère et démocratique ». Il explique que malgré la mise en place du vote électronique, le déroulement des opérations de vote reste exactement le même que pour les deux précédentes élections, à savoir l’envoi postal du matériel de vote qui délivre un premier code. Une fois le matériel réceptionné, il suffit d’indiquer sa date de naissance pour accéder à la plateforme et voter. Mais on peut indiquer n’importe quel numéro de téléphone ou adresse mail pour recevoir le code et clôturer son vote. « Ce processus ne permet pas de s'assurer de l'identité du votant », souligne l’organisation patronale qui constate également que le ficher des électeurs de la CCIR n’est absolument pas à jour pour les radiations. Des milliers d'entreprises n'ayant plus aucune activité ni d’existence légale sont toujours considérées comme électeurs. Sans doute ! Sans doute ! Mais il y a quand même de quoi broyer du noir ! La vérité est que le Medef ne pèse pas grand chose dans ces élections et qu’il ne paraît pas vraiment utile de le montrer par des chiffres. La bonne question est plutôt de se demander à quoi sert la Chambre de commerce et d’industrie et laquelle parmi les trois listes en présence est la plus à même de faire bouger les lignes. Considérer qu’elles se valent toutes et qu’aucune ne mérite d’être soutenue est une position très contestable. Et ne peut que faire le jeu d’un président sortant qui, aux dernières nouvelles, ne serait même pas éligible.
Le temps est bien loin où le secteur privé de La Réunion avait une voix, et une seule, à travers « La Réunion économique ». Aujourd’hui, le Medef et son rival, la CPME, s’enferment dans l’entre-soi. J’aurai l’occasion d’en parler dans mon éditorial du prochain numéro de L’Éco austral.