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L’économie du braconnage

Tuer pour une corne ! C’était le mot d’ordre des braconniers qui ont abattu un rhinocéros en mars dernier, en France, dans le zoo de Thoiry, dans les Yvelines. Un fait divers qui interroge sur la très vaste question du braconnage.



L’objectif poursuivi par les braconniers est toujours le même : revendre les cornes, os, organes ou la fourrure de leurs proies à des fins d’enrichissement ! Généralement pratiqué dans la précipitation car illégal, le braconnage entraîne bien souvent de longue souffrance pour l’animal. Chaque année le braconnage génère 20 milliards de dollars et constitue le troisième plus grand trafic au monde juste derrière la drogue et les armes. En moins de 40 ans, 50 % des espèces sauvages de la planète ont été éliminées et le cas du rhinocéros Vince n’est qu’une goutte d’eau dans le trafic mondial des animaux mais a choqué car s’est déroulé en espace sécurisé dans un pays développé. Le cas de braconnage le plus emblématique est celui de l’éléphant. Au Kenya, un ancien braconnier explique le caractère systématique de l’exécution des éléphants.
Motivés par l’appât du gain dans un pays où le salaire moyen est de 71€ mensuel, les braconniers peuvent faire compter sur un marché de l’ivoire dans lequel le kilo de défense se vend à 500€ en moyenne ! Avec de telles marges, difficile de ne pas comprendre l’intérêt pour des populations pauvres de se servir du patrimoine animal de leurs terres pour assurer leur subsistance. Résultat, en Afrique de l’Est, 85 % des éléphants ont été braconnés et pour le seul Kenya, 400 éléphants ont été abattus en 2016, un pic jamais atteint depuis les années 70, âge d’or du braconnage dans la région. En cause ? La demande toujours croissante en provenance de la Chine ! Face à ce phénomène certains préconisent une prise de conscience.
Le raisonnement est simple mais il est limité et la solution viable semble plus radicale… Dans la région de Samburu au Kenya, les services de la faune ont tout simplement mis en place des patrouilles autorisées à tirer pour mettre fin au trafic.
Si des mesures de ce type ne sont pas prises rapidement, la survie de l’éléphant d’Afrique sera compromise à très court terme. Pour certaines organisations écologistes il pourrait tout simplement disparaître dans les 10 ans ! Plus généralement le problème du braconnage pose la question du rapport aux espèces animales mais aussi celle du développement des Etats africains notamment. Enfin, les bonnes consciences occidentales semblent avoir le beau rôle en distribuant les bons points aux pays pauvres en fonction de leur gestion de la faune. Mais aujourd’hui les pays développés  doivent aussi faire face au braconnage sur leurs propres territoires à la faveur de la tiers-mondisation de l’occident comme en témoigne l’affaire du Rhinocéros “Vince” en région parisienne.