Les bons outils de l’Agorah pour l’aménagement du territoire
Depuis plus de 25 ans, l’agence d’urbanisme de La Réunion, présidée actuellement par Fabienne Couapel, collecte et analyse des données pour permettre aux élus de prendre des décisions d’aménagement en toute connaissance de cause.
Une partie importante du travail de l’Agorah concerne le logement. En 2007, son observatoire des transactions immobilières comptait presque 7 000 transactions immobilières. La crise économique de 2009 a fait plonger ce chiffre à 5 300. Depuis, il est remonté mais n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant crise : 5 836 transactions en 2015, 5 390 en 2016 (dernières données traitées), dont 40 % de maisons, 40 % d’appartements et 20 % de terrains à bâtir. S’il y a moins de transactions, c’est en grande partie parce que les biens disponibles à la vente sont devenus chers. Selon l’Agorah, le prix médian des maisons était en 2016 de 190 000 euros, celui des appartements de 1 947 euros/m2 et celui des terrains à bâtir de 220 euros/m2, avec de fortes disparités locales, le nord et l’ouest de l’île étant les plus chers.
Autre conclusion importante de l’Agorah : 51,8 % des logements réunionnais sont occupés par un ménage ayant le statut de propriétaire occupant, contre 44,3 % de locataires, ceux-ci étant répartis à part égale entre le parc privé et le parc social.
Les 160 500 ménages réunionnais propriétaires de leur résidence principale vivent dans 95 % des cas dans une maison individuelle et en une génération (1990-2014), cette maison individuelle a évolué. Elle comporte moins de pièces (de 4 personnes par ménage, on est passé à 2,8) mais elle est en revanche plus confortable (de 31 % de maisons n’ayant ni douche ni baignoire, on est passé à 1,3 %).
Entre 2007 et 2017 (dernières données disponibles), le prix moyen des terrains constructibles est passé de 86 euros/m2 à 135 euros/m2. À budget égal, un « domien » doit donc se contenter d’un terrain plus petit et d’une maison plus petite qu’en France. C’est la conséquence d’un prix du mètre carré de terrain constructible qui a littéralement explosé ces dernières années dans les départements d’Outre-mer. À 5 000 euros près, le prix moyen d’un projet immobilier (terrain + maison) est le même dans les DOM et en France. Il se situe à 239 314 euros dans les DOM et à 244 092 euros en France métropolitaine (source: http://developpement-durable.bsocom.fr/). Mais les terrains étant beaucoup plus chers (et même de plus en plus chers), pour le même budget on a ici un terrain plus petit et une maison plus petite. Concrètement, un « domien » dépense 100 698 euros pour l’acquisition de son terrain, contre 78 557 euros pour le Français de l’Hexagone, et cela pour un terrain plus petit : 747 m2 dans les DOM contre 920 m2 en Métropole.
