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Africaplus Direct International Ltd distributeur de services pour Lenovo Afrique

L’entreprise mauricienne spécialisée dans les services techniques de serveurs ne cesse d’étendre ses activités. Après la marque IBM, c’est au tour du géant chinois Lenovo de lui confier la gestion du service après-vente des serveurs « X-series » sur tout le continent africain.

Un vrai coup de poker pour cette ancienne filiale d'Europlus Direct basée au Royaume-Uni. Désormais indépendante à 100%, Africaplus Direct International Ltd s’est fixé un objectif précis : démarcher 63 pays et réaliser un chiffre d'affaires d’1,7 million d'euros au premier trimestre 2015. L'enjeu est énorme. Yves Ramloll, actionnaire principal et CEO, s’est organisé afin de répondre aux exigences des deux premières marques mondiales. Le nouveau modèle appliqué par IBM et Lenovo est très stratégique : désigner un distributeur (grossiste) pour les serveurs informatiques et, parallèlement, un distributeur de services pour garantir un bon suivi clientèle. Un moyen d'accroître davantage leurs parts de marché et leur marge de profit.  
Pour démarrer ses activités avec Lenovo, Yves Ramloll s’appuie sur le réseau déjà établi depuis 2010 en Afrique et profite de la relation de confiance qu'il a tissée avec ses « Business Partners ». C'est d'ailleurs grâce à son service rigoureux et professionnel que la balance a penché en sa faveur. Afin d'attaquer le marché, il a nommé Devi Ramassami comme directrice générale. Cette dernière compte quatre ans d'expérience au sein de l'entreprise et quinze ans de métier dans le service après-vente technique. Quatorze personnes ont été recrutées dont un Sales Operation Manager qui connaît déjà le marché africain. L'équipe a bénéficié d'une formation en situation réelle et a déjà débuté les opérations. 

LES ENJEUX DE L'EXTERNALISATION

Travailler en mode « offshore » à Maurice tout en offrant un service à valeur ajoutée en Afrique est la marque de fabrique d'Africaplus Direct International Ltd. Mais cela n'est pas sans difficulté. La petite entreprise doit jouer des coudes face aux gros distributeurs déjà présents sur le continent. La compétition se révèle rude. Il faut se montrer agressif. L’intégration est également un facteur déterminant. Elle passe par la  connaissance de la culture de chaque pays et, si possible, par la maîtrise de la langue. Pour cela, la société a engagé une Algérienne résidant à Maurice. Sa mission : agir comme interface avec les pays arabes. Le décalage horaire et la distance sont des facteurs à contourner en proposant, à moyen terme, un système de « shift » et peut-être l'implantation d'un bureau en Afrique. Autre fléau, la corruption qui touche le monde des affaires. Pour cela, la direction se base sur une approche de « clean business » en offrant des « bonus programs » à la société qui gère les contrats. Elle insiste également sur la formation des « Business Partners » aux produits Lenovo.

Le regard des pays africains sur Maurice reste problématique car l’île est perçue comme une destination touristique plutôt qu'un centre d'affaires.
Comment rivaliser avec les mastodontes tels que l'Egypte, le Nigéria, le Kenya, le Maroc et l'Afrique du Sud qui ont déjà une assise ?
Selon Yves Ramloll, « nous sommes encore trop loin de l'image de Business Hub (centre d'affaires) tels que Singapour ou Dubaï. Il suffit de voyager sur notre transporteur aérien local pour voir défiler sur les écrans le shopping et la plage ».
Le marché de l'externalisation demande un repositionnement de l'image de Maurice comme un vrai centre d'affaires. Espérons que les autorités mauriciennes prennent la pleine mesure de ce déficit d'image et rectifient le tir.