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Réunion

Athéna OI l’import-substitution en action

Dans ses installations de Pierrefonds, Athéna OI fabrique le mobilier spécialisé – pour les laboratoires, les hôpitaux, les collèges et lycées – qu’elle importait jusqu’alors. Une partie de sa production est destinée à Mayotte.

Dominique Falconetti fait partie des premiers chefs d’entreprise à s’être installés sur la ZAC Roland-Hoareau. C’était en 2019. « En attendant l’arrivée de l’électricité et des réseaux télécom, nous avons fonctionné avec un groupe électrogène et une parabole satellitaire, se souvient-il, sans regret : Pierrefonds est très bien situé, proche des grands axes routiers et des zones de stockage. Heureusement, parce qu’il n’y avait pas de place disponible ailleurs, sauf à Saint-Philippe, au moment où je recherchais un terrain. » 
Avec son associé de toujours Gilles Chollet, Dominique Falconetti s’était spécialisé dans le négoce de mobiliers techniques, ceux qui équipent les laboratoires des collèges et des lycées, les cliniques, les hôpitaux, les Ehpad… « Athéna OI fait maintenant de l’import-substitution », résumet-il simplement. Le concept en vogue il y a cinquante ans, qui a permis à La Réunion de se doter d’un outil industriel diversifié, reste pertinent quand on est capable d’identifier les niches encore exploitables !
Soutenue par le Fonds européen de développement régional (Feder), l’entreprise a investi au total 2 millions d’euros dans ses machines automatisées de découpe, de perçage, de rainurage. Elle importe des plaques de résine, acrylique ou phénolique. Cette matière écoresponsable est très demandée dans les appels d’offres : sa mise en oeuvre donne droit à un pourcentage supplémentaire de subventions européennes. Récemment, Athéna OI s’est dotée d’équipements de moulage et de thermoformage, lui permettant de fabriquer les éviers, les bacs et les lavabos qu’elle achetait jusqu’alors. 
De sept à l’origine, son effectif est passé à 25 salariés. Dominique Falconetti avait depuis longtemps des activités commerciales avec Mayotte. Quand Athena OI a démarré son activité, il a naturellement commencé à fournir l’île au lagon, pour équiper l’hôpital, les collèges, les lycées. « Nous exportons aujourd’hui plus de 30 % de notre production à Mayotte », annonce-t-il.
Depuis quelque temps, les plaques de bois stratifié occupent une part grandissante de ses fournitures. Sans l’avoir vraiment recherché, Athena OI voit se développer une activité connexe : l’équipement d’ensembles de logements collectifs, à la demande de quelques grands comptes de la promotion immobilière qui ont remarqué sa capacité et sa souplesse de production de mobilier de cuisine, de salles de bains, de placards. « Notre bureau d’études et nos machines savent produire beaucoup et vite. Quand nous avons commencé à fabriquer l’équipement hôtelier des hôpitaux, on nous a demandé d’équiper une résidence étudiante, puis le bouche-à-oreille a fonctionné chez les architectes. Ce n’était pas prévu, avoue Dominique Falconetti, mais cette activité représentera bientôt 30 % de notre chiffre d’affaires. Nous avons 800 logements à équiper dans les deux années qui viennent. »