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Réunion

Avec son FIP Outre-mer, Inter Invest compte investir 40 millions d’euros en 2018

Christian Camus, directeur général délégué d’Inter Invest vient de présenter, avec son collaborateur Benjamin Cohen, un ambitieux projet de fonds d’investissement dont pourront profiter les entreprises réunionnaises.

Depuis 1991, Inter Invest (anciennement Mascareignes Investissement et Mayotte Investissement) a financé 17 000 entreprises ultramarines. C’est dire son expérience de l’Outre-mer. Et depuis décembre 2017, son directeur général délégué est Christian Camus. Si son nom ne vous est pas inconnu, c'est sans doute parce qu’il est l'ancien directeur général de MeilleurTaux.com et l'ancien directeur général d'Océor (dont faisait partie la Banque de la Réunion). Avec Benjamin Cohen, directeur associé, ils ont animé à Saint-Denis une séance d'information destinée aux chefs d'entreprise et experts-comptables intéressés par le FIP Outre-mer Inter Invest, qui a reçu son agrément de l'Autorité des marchés financiers (AMF) le 20 octobre 2017.
Un contribuable fiscalement domicilié en France (Outre-mer ou Métropole) peut bénéficier sur ses revenus 2018 d'une réduction d'impôt sur le revenu de 38 % de son investissement dans ce Fonds d’investissement de proximité, plafonnée à 4 560 euros pour un célibataire et 9 120 euros pour un couple, ce qui définit un optimum de placement de respectivement 12 000 et 24 000 euros.
Inter Invest a pour vocation d'agréger les contribuables pour leur permettre d'avoir cette réduction d'impôt, mais surtout de faire travailler leur argent, dans les règles fixées par le législateur. Elles sont nombreuses : le fonds ne peut prendre des parts que dans les sociétés installées dans les DOM-COM (départements et collectivité d’Outre-mer), qui ont au moins deux salariées, qui existent depuis plus de deux ans mais moins de sept ans, non cotées en bourse, etc.

Des entreprises qui ont fait leurs preuves

Christian Camus et Benjamin Cohen précisent leur façon de travailler : « On ne rachète pas une entreprise, on l'aide à se développer. On choisit des entreprises qui ont fait leurs preuves, qui ont franchi le point mort (pas d'entreprises en difficulté). On choisit des entreprises dont le chiffre d’affaires se situe entre 250 000 et 20 millions d’euros. On prend des parts mais on est toujours minoritaire. Pas de grande distribution, pas de banques, mais des entreprises du secteur agricole, de l'industrie, de la pêche, du tourisme, des transports, etc. » L'avantage pour l'entreprise d'avoir un FIP qui prend des parts (obligations convertibles en actions), c'est que cela renforce ses fonds propres, ce qui lui permet d'aller chercher plus facilement des financements bancaires.
Inter Invest compte investir au travers de son FIP Outre-mer 40 millions d'euros en 2018, pour une durée limitée dans le temps, l'objectif visé étant que l'entreprise rachète les parts au bout de quelques années et que le FIP Outre-mer Inter Invest soit liquidé le 31 décembre 2023. Lors de la soirée de présentation à la Villa Angélique, Éric Wuillai, P-DG de CBo Territoria a apporté son témoignage en matière de levée de fonds. En 2012, ce promoteur et aménageur privé avait besoin de capitaux pour boucler son projet de ZAC Portail et les banques se faisaient tirer l'oreille pour suivre parce qu'elles estimaient que l'actionnaire de référence, le groupe Jaccar, était déjà très endetté. Qu'à cela ne tienne : Éric Wuillai a pris ses dossiers, il est parti un mois à Paris pour rencontrer une vingtaines de fonds d'investissement et il a levé 26,5 millions d'euros en obligations convertibles. « On avait une histoire à raconter et on avait une forte croissance en vue. » Il a même réitéré l'opération en février 2018, levant cette fois-ci 30 millions d'euros. « C'est exactement le même mécanisme que le FIP Outre-mer, mais à une autre dimension (CBo Territoria est cotée en bourse -NDLR), et l'important, pour que cela fonctionne, c'est la transparence et l'engagement du management. »