Eco Austral

Découvrez tous nos articles en illimité. Je m’abonne

Logo Eco Austral
n

Eco Austral

Réunion

Baisse de 4,2 % du PIB en 2020 : la bourde du préfet

Contrairement à ce qu’avait affirmé le préfet Jacques Billant le 9 juin dernier, confondant la croissance du PIB avec la croissance de l’emploi, La Réunion a connu une récession de -4,2 % en 2020. Mais elle a beaucoup mieux résisté que l’ensemble français.

Contrairement à ce qu’avait affirmé le préfet Jacques Billant le 9 juin dernier, le produit intérieur brut (PIB) de La Réunion n’a pas poursuivi sa croissance en 2020, a dévoilé l’Insee ce 7 juillet. Le représentant de l’État avait confondu le chiffre de la croissance de l’emploi, qui a effectivement progressé de 2 % l’an passé – et même de 2,6% dans le secteur privé – avec celui du PIB. Comme on pouvait le craindre, La Réunion a connu une récession en 2020, marquée par neuf mois et demi de crise sanitaire et un confinement de la population du près de deux mois, du 17 mars au 11 mai.
Le recul enregistré (-4,2 %) est toutefois moindre que le chiffre national : le PIB français a chuté de 7,9 % l’année dernière.
Les revenus des ménages ont également résisté à la crise, grâce aux transferts sociaux et aux aides exceptionnelles versées par l’État. Dans un contexte de stabilité des prix, le pouvoir d’achat des ménages a progressé de 2,3 % en 2020, selon l’Insee.
La résilience réunionnaise s’explique sans doute en partie par le fait que l’île a échappé au deuxième confinement, fin 2020. Comme le soulignait récemment l’Institut d’émission des départements d’Outre-Mer (IEDOM), les faiblesses structurelles de l’Outre-Mer et le poids du secteur public dans ces économies ont aussi contribué à amortir le choc. Un autre élément ne doit pas être sous-évalué : la fermeture des frontières. Certes, elle a fait chuter les recettes générées par les touristes extérieurs de 61 %, à 158 millions d’euros. Mais en privant les Réunionnais de voyages, la crise les a également empêchés d’aller dépenser leur argent ailleurs : une partie de l’épargne forcée engrangée par les ménages non impactés par la crise sanitaire a été convertie en consommation locale.