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Madagascar

Crise institutionnelle dans l’air

Une nouvelle menace d’instabilité politique se profile. 115 députés malgaches ont voté, ans la nuit du 26 mai, pour la déchéance du président de la République, Hery Rajaonarimampianina.

Un mois après les assises pour la réconciliation nationale, la tension est montée entre le président de la République malgache et les élus à l’Assemblée nationale. 115 députés sur 151 (soit plus des deux tiers prévus par la Constitution malgache) ont voté la déchéance de Hery Rajaonarimampianina dans la nuit du 26 mai. Selon l’un des parlementaires, les motifs de la requête seraient entre autres : le non-respect de la séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le législatif, le non-respect du délai de promulgation des lois, l’ingérence dans les affaires de l'Assemblée nationale, l’obstacle à l'instauration d'une commission électorale indépendante ou encore la menace de dissolution de l'Assemblée nationale. Ce 27 mai, les députés présenteront leur requête auprès de la Haute Cour Constitutionnel (HCC). Charge à celle-ci de statuer sur le bien-fondé de ce recours et de l’entériner.
Si le résultat de la procédure de déchéance s’avère négatif, un retour de manivelle sera à craindre. En effet, le président de la République aura un motif légitime pour dissoudre le parlement d’autant qu’il n’a pas de majorité au sein de l’institution. Par ailleurs, Hery Rajaonarimampianina pourrait ne pas attendre le verdict de la HCC. D'après l'ancien juge constitutionnel, Honoré Rakotomanana, le chef de l'État pourra procéder à la dissolution de l'Assemblée nationale même si les députés enclenchent la motion de déchéance. Une crise institutionnelle se profile ainsi à l’horizon car le président de la République, tout comme les députés, risquent de perdre leur fauteuil.