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Réunion

Didier Fauchard se dope avec de l’innovation

Il s’est lancé il y a vingt-quatre ans dans l’intégration de logiciels de gestion. Depuis, son entreprise – Format – s’est musclée, elle innove et veut développer son activité à l’export qui représente déjà 12% de son chiffre d’affaires.

« En 1992, aux balbutiements de la micro-informatique, j’avais contribué au développement de logiciels de gestion d’entreprise. L’activité s’est interrompue, faute de marché, mais une PME locale me demandait d’assurer la continuité d’une prestation et j’ai créé ma propre société, à Saint-Pierre, pour honorer sa demande. » Petit poucet, Format développe sa clientèle de bouche à oreille et s’appuie sur les offres du groupe Omicrone pour intégrer ses solutions au bénéfice de ses clients. La menace d’une bi-départementalisation de La Réunion lui fait quitter le sud en 2002. Et avec son implantation au Port en 2003, l’entreprise affiche une progression de plus de 60%. « Cela montre combien le sud était marginalisé à cette époque », décrypte Didier Fauchard. 

UN PORTEFEUILLE DE 800 CLIENTS

En 2010, avec dix collaborateurs, Format consolide son développement et intègre les solutions du groupe français Sage, également propriétaire de Ciel et de Siebel. De nouveau, une alerte résonne pour Didier Fauchard quand Sage décide d’intégrer le marché boursier. « Nous sentions une pression capitalistique et nous avons décidé de nous ouvrir à d’autres éditeurs. » Format devient donc aussi partenaire de Cegid, de Dymo Software et entre dans l’actionnariat de Premium RH. Ces partenariats élargissent les activités en direction des grandes entreprises. En 2016, Format devient aussi partenaire pour l’océan Indien du groupe français Divalto qui n’y était pas présent. Avec ses solutions de gestion pour les TPE, l’entreprise de Didier Fauchard couvre désormais tous les spectres d’activité. Elle emploie 24 collaborateurs, gère un portefeuille de 800 clients, soit près de 1 800 logiciels en exploitation, et réalise un chiffre d’affaires de 2,4 millions d’euros. « Notre spécialité, aujourd’hui, est d’installer des logiciels standards en étant extrêmement proches des métiers du client. Nous développons notre expertise dans tous les métiers de l’entreprise. » Pour ce faire, Didier Fauchard recrute des compétences en gestion d’entreprise autant que des compétences en numérique. « Nous formons au numérique des experts en gestion d’entreprise et, inversement, des experts en informatique à la gestion d’entreprise. Avec un budget formation proche de 80 000 euros. » 

LA MONTÉE EN PUISSANCE DE L’INNOVATION

L’alchimie s’opère dans le cadre d’un management qui n’a plus rien de pyramidal. « Nous recrutons des compétences pour qu’elles nous disent ce qu’il faut faire, et non l’inverse, disait Steve Jobs. Nous avons des objectifs, chacun est libre de penser au moyen de les atteindre. La règle suprême reste la satisfaction du client. » De quoi générer de l’innovation qui peut consister en des passerelles, ou des « add-on », que Format développe pour ses clients et qui peuvent intéresser l’éditeur du logiciel pour affiner son offre. L’innovation est aussi un moteur pour l’export. « Nous réalisons 12% de notre chiffre d’affaires à l’export, confie Didier Fauchard. Grâce à la puissance commerciale des majors à l’international, nous avons vendu des solutions au Canada, en Guyane, aux Antilles et en Afrique de l’ouest. » Le potentiel se révèle énorme et Didier Fauchard estime qu’une multiplication par dix du chiffre d’affaires de son entreprise à l’horizon 2030 n’a rien d’irréaliste. « On ne peut pas se protéger dans le domaine du numérique. Certains majors récupèrent des actions de e-learning que nous avions créées. Mais nous pouvons miser sur notre agilité pour ouvrir des champs entièrement nouveaux. » Ainsi, la cellule Recherche & Développement travaille sur « Serious Game », un logiciel qui combine une intention « sérieuse » – pédagogique ou informative – avec des ressorts ludiques. « Nous allons nous appuyer sur l’expertise d’Episoft, à Lyon, pour mettre ensemble des technologies de jeu et des technologies de gestion d’entreprise. Un prototype va être destiné à des collégiens pour leur enseigner ce qu’est une entreprise. Et nous apprendrons, nous aussi, de cette expérience. »