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France

Fillon, Macron, Le Pen et cette Ve république qu’il faut achever

Qu’on l’ait aimé ou pas, il faut bien reconnaître que François Mitterrand a été le dernier grand président de la Ve République. Machiavélique, certes, mais un vrai chef ! Certains penseront aussi à Jacques Chirac qui avait du charisme et un certain panache.
Mais il manquait de consistance. « Je croyais Chirac fait du marbre dont on fait les statues, je m’aperçois qu’il est fait de la faïence dont on fait les bidets », a déclaré méchamment Marie-France Garaud. Jacques Chirac a renié définitivement son héritage gaulliste, le 16 juillet 1995, lorsqu’il a reconnu la responsabilité de la France – et non plus celle de l’État français, comme l’avait concédé François Mitterrand – dans la rafle du Vel d’Hiv (*). Quand on sait que le fondement du gaullisme était justement de considérer le gouvernement de Vichy comme illégitime, on comprend mieux la bourde de Chirac que Mitterrand s’est toujours gardé de commettre. Dans ce registre de la repentance, il devait montrer certaines dispositions, comme lors d’une visite à Madagascar, en 2005, où il revenait sur l’insurrection malgache de 1947 et la répression qui s’en suivit. Un acte de contrition qui eut plus d’effet à Paris que dans la Grande île où il ne souleva guère d’enthousiasme. Aujourd’hui, Emmanuel Macron semble à la hauteur du Corrézien si l’on s’en réfère à ses déclarations en Algérie sur le crime contre l’humanité commis par la France avec la colonisation. 

ON A TOUCHÉ LE FOND

Après Chirac, il y a eu le « chef de bande » Sarkozy, atlantiste, sioniste et inculte. Ce qui fait beaucoup pour un seul homme, surtout s’il est président. Et pour finir, on a droit au président « ordinaire » et scootériste qui porte le nom d’un fromage pas spécialement renommé pour sa saveur affirmée. Un président qui semble surtout apprécier d’être président pour le prestige que cela confère auprès des jolies actrices de cinéma. On peut dire qu’on a touché le fond. Ce qui est satisfaisant, d’une certaine façon, car cela nous amène à nous interroger sur l’avenir de cette Ve République où le président à les pleins pouvoirs, au contraire des États-Unis où il ne fait pas ce qu’il veut face à une justice réellement indépendante. Le paradoxe, c’est que la Ve République a été « américanisée » avec l’instauration des Primaires et avec le quinquennat. Le président qui, selon l’esprit d’une constitution très monarchique, devait se situer au-dessus de la mêlée, devient l’agent commercial de certains lobbys. Et c’est finalement la démocratie qui est confisquée… La campagne présidentielle en cours ne fait que le confirmer. 

MACRON, LE CANDIDAT DE L’ESTABLISHMENT MONDIALISTE

Le lynchage politico-médiatique dont fait l’objet François Fillon, savamment organisé, a pour but de permettre à Emmanuel Macron, le candidat de l’establishment mondialiste, d’accéder au second tour de l’élection. Et ça pourrait fonctionner puisque Fillon a réagi maladroitement au lieu de jouer la rupture et que l’opinion publique semble de plus en plus manipulée par les émotions. La fusée Macron, mise en orbite par François Hollande, est désormais vendue comme une nouvelle marque de lessive « qui lave plus blanc » et surpasse toutes les autres. Les sondeurs et les médias nous embrouillent quelque peu en voulant nous faire croire que Macron contre Marine Le Pen, au deuxième tour, a toutes les chances de l’emporter largement. Mais on peut estimer, au contraire, que Macron contre Marine Le Pen, ce serait la meilleure chance pour cette dernière de l’emporter. En tout cas, beaucoup mieux que face à Fillon. Il n’y aurait que le packaging qui changerait par rapport à la lessive Hollande et les électeurs ne seraient pas forcément dupes. En conclusion, il semble bien que les promoteurs de la « stratégie Macron » soient des apprentis sorciers.

(*) Les 16 et 17 juillet 1942, les policiers et gendarmes français, sous les ordres du gouvernement de Vichy, arrêtent à Paris plus de 13 000 juifs apatrides qui seront pour la plupart déportés au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.