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Océan Indien

Jean-Paul Dubreuil : « French Blue va apporter quelque chose en plus »

Jean-Paul Dubreuil, 73 ans, président du conseil de surveillance du groupe familial vendéen, veut apporter un souffle nouveau au marché aérien de l’océan Indien avec sa nouvelle compagnie française long-courrier Low Cost.

L’Eco austral : Pourquoi avez-vous décidé d’investir l’océan Indien ?
Jean-Paul Dubreuil : Nous nous intéressons à La Réunion, un marché dynamique et en croissance, et notre groupe nourrit la volonté de développer le transport aérien, notre métier le plus représenté qui cor-respond à 35% de notre activité. Nous avons réussi ce pari sur les Antilles avec Air Caraïbes (voir notre encadré – Ndlr). En volume, La Réunion représente 1,2 million de passagers, mais ce chiffre a tendance à stagner et le prix aussi, alors même que le pétrole a baissé. 

Vous êtes finalement passé d’un projet de croissance externe à une croissance interne… 
2015 n’a pas permis la concrétisation des projets de croissance externe pour le pôle aérien (échec du rachat de Corsair, rejet du conseil d’administration d’Air Austral d’entrer dans son capital ou encore d’XL Airways), la stratégie s’est donc portée sur la croissance interne, avec une connaissance fine du secteur aérien régional et de ses spécificités grâce aux dossiers de rachat que nous avions étudiés. Nous avons constaté au niveau mondial la montée en puissance du modèle Low Cost notamment sur le moyen courrier. Nous avons donc souhaité aborder ce marché avec un concept nouveau, apporter une dynamique et stimuler le trafic à travers des prix plus accessibles. 

Vos concurrents estiment que vous serez plus nombreux à vous partager le même gâteau et qu’il y aura une surcapacité de l’offre. Pensez-vous que le prix va véritablement doper la demande ? 
Si vous baissez le prix, vous augmentez le volume ! C’est une donnée économique constante. Cela va permettre aux gens de voyager plus souvent. Pour le prix de deux billets, ils en auront trois. À La Réunion, le prix moyen du billet est 50% plus élevé qu’aux Antilles alors que le temps de vol est seulement 25% plus long. Il y a donc un vrai décalage des prix. Avec French Blue, nous avons eu le courage de partir d’une feuille blanche en optimisant les coûts d’avion, de structure, et en abordant ce marché avec des appareils entièrement neufs (Airbus A350). Nous nous appuyons sur notre passé solide dans le transport aérien. Nous sommes présents aux Antilles depuis quinze ans où nous réalisons 38% de parts de marché. 

Vous visez 20% de parts de marché sur la ligne Paris Orly-Saint-Denis un an et demi après la mise en service de French Blue. C’est ambitieux ?
Nous visons 20% d’un marché qui aura lui-même augmenté de 10%. C’est le minimum à atteindre pour être crédible. Notre objectif est de 220 à 240 000 billets par an avec 50% de créations et 50% récupérés chez nos concurrents. 
La commercialisation a démarré en octobre 2016 pour un premier vol entre la Métropole et La Réunion le 16 juin 2017. Où peut-on se procurer un billet ?
Nous sommes un pure player : 60% de la vente de billets se fera direc-tement sur notre site internet et 40% sur le réseau traditionnel des agences de voyages et tours-opérateurs grâce à un partenariat conclu avec Air Caraïbes. 

AIR CARAÏBES EN CHIFFRES (Année 2015)
Nombre de passagers long-courrier : 950 000 Nombre de passagers en régional : 360 000 Taux de remplissage : 87%
Part de marché Orly-Antilles : 32 %
Part de marché Orly-Cayenne : 39%
Part de marché Orly-Saint-Martin : 20%Chiffre d’affaires : 378 millions d’euros