Eco Austral

Découvrez tous nos articles en illimité. Je m’abonne

Logo Eco Austral
n

Eco Austral

Réunion

La Région veut sécuriser les parcours professionnels

Il s’agit de poursuivre le travail initié il y a cinq ans, en partenariat avec les autres acteurs, en ciblant les formations sur les secteurs prioritaires



« On ne peut pas faire abstraction des représentants des salariés et des patrons pour avoir une analyse fine du terrain. » Louis Bertrand Grondin, conseiller régional délégué à la Formation professionnelle et à l’Apprentissage, rappelle que la Région n’a pas attendu que la réforme installe le quadripartisme de façon officielle pour lancer une grande consultation et impliquer des partenaires sociaux.  
Pour comprendre quels sont les secteurs prioritaires, les métiers porteurs et les besoins en qualifications, la Région a mis en place, grâce au concours du CARIF-OREF, un système d’observation partagée (avec Pôle Emploi, la direction du Travail, les branches professionnelles etc.) pour avoir une analyse de la réalité économique territoriale avec des études sectorielles. Ainsi, une étude réalisée en 2010 sur l’optique-lunetterie a permis de mettre en évidence un besoin en qualifications et le potentiel d’emplois d’un secteur en pleine croissance. Un accord-cadre a été signé depuis. « On a pu structurer progressivement une vraie filière de qualifications du bac professionnel à la licence professionnelle, permettant aussi aux salariés d’élever leurs compétences ou de passer une VAE (Validation des acquis de l’expérience – Ndlr) », se félicite l’élu. 

DE LA NOUVELLE ROUTE DU LITTORAL À LA RÉHABILITATION DES LOGEMENTS SOCIAUX

Autre exemple incontournable pour Louis Bertrand Grondin, la convention cadre avec le monde du bâtiment, notamment au travers de la cellule « Objectif emplois grands projets », dont fait partie la Nouvelle route du littoral (NRL). « Nous avons procédé à une analyse fine du chantier de la NRL, ouvrage par ouvrage, du démarrage jusqu’à sa livraison. Après un état des lieux des demandeurs d’emploi, de leurs compétences et des besoins en compétences, nous avons lancé 800 formations. Le chantier emploie 2 500 personnes à l’année en moyenne et a permis de réaliser 600 nouvelles embauches. Mais il faut également préparer la fin des grands chantiers, pour que ces gens-là ne se retrouvent pas au chômage. Ainsi, la réhabilitation des logements sociaux, à hauteur d’un budget de 800 000 euros, devrait permettre de sécuriser les parcours professionnels. »

L’APPRENTISSAGE S’ADRESSE AUSSI AUX INGÉNIEURS

Concernant l’apprentissage, le niveau de qualification s’est élevé jusqu’au titre d’ingénieur, pour des formations allant du CAP au niveau 1, explique-t-on au Conseil régional. « Nous avons doublé le volume d’apprentis, densifié l’apprentissage dans le supérieur et nous nous concentrons toujours sur les branches prioritaires : le tourisme, l’agroalimentaire, l’environnement, le BTP, la santé, le sanitaire et le social. L’apprentissage reste le plus gros budget de la Région avec 33 millions d’euros ». Mais comment faire pour lutter contre le chômage massif des jeunes qui s’élève à plus de 50% ? « Nous n’avons pas les moyens de tous les intégrer, regrette Louis Bertrand Grondin. Quelque 8 000 jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année et environ 3 000 trouvent un emploi. La pression démographique reste forte alors que de nombreuses entreprises n’ont aucun salarié. Il faudrait des réformes structurelles majeures pour La Réunion, comme l’abaissement des charges sociales et fiscales des entreprises, afin qu’elles puissent embaucher. »