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Océan Indien

Le 2ème colloque du SICR pour une stratégie régionale de l’économie circulaire

Le Syndicat de l’importation et du commerce à La Réunion a créé le Cluster Green, pour structurer le développement de l’économie circulaire, et assumer la responsabilité élargie des producteurs.

À l’invitation du SICR (Syndicat de l’importation et du commerce à La Réunion), de la Région Réunion et de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), 180 acteurs économiques et institutionnels ont participé, le 10 octobre, à Saint-Denis, à son 2ème Colloque  organisé sur le thème des filières REP. « Nous souhaitons que nos entreprises aient une attitude exemplaire, en relevant le pari d’une Réunion propre, déclare Frédéric Foucque, président du SICR. La valorisation des déchets, dans le cadre de l’économie circulaire, est un des leviers les plus prometteurs pour générer un nouveau souffle économique. » Un exemple de cette dynamique économique est apporté, depuis octobre, par le lancement de la première unité industrielle de dépollution et de traitement des DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques), à Saint-André. L’entreprise RVE, grâce à un investissement global de 4,5 millions d’euros, peut désormais traiter sur l’île les 1 350 tonnes de gros électroménager froid qui représentaient, jusqu’à présent, l’envoi de 270 conteneurs en métropole. D’une capacité de 8 500 tonnes de DEEE par an, l’usine pourra ensuite traiter jusqu’à 12 000 tonnes et prendre en charge les flux de Mayotte. « Passer le cap de l’industrialisation apporte un meilleur coût de recyclage et une utilisation d’énergie ultra-réduite. Les enjeux pour La Réunion sont aussi des partenariats économiques possibles dans l’océan Indien, la création d’emplois et la réinsertion sociale, se réjouit Paul Soubaya, directeur général de RVE, qui emploie 70 salariés. »

L’organisation des filières REP est un vecteur d’activité et de croissance

En tant que facilitateur local, le SICR aide à la mise en œuvre des filières REP (responsabilité élargie du producteur) par les mandats qui lui sont confiés par les éco-organismes nationaux. Ces structures de droit privé, à but non-lucratif, organisent et financent les filières de collecte et de traitement des produits en fin de vie. Eco-systèmes, compétent pour les DEEE, est l’un des 5 éco-organismes représentés par le SICR à La Réunion, avec Corepile, Recylum, Ecomobilier et Dastri. S’y ajoutent deux organismes collectifs locaux, ATBR pour les batteries et AVPUR pour les pneumatiques usagés. Ces derniers sont tous recyclés industriellement par Solyval qui commercialise ensuite des chips de pneus, des granulats et de la poudrette, à La Réunion et à l’export. Un autre exemple d’économie circulaire est donné par le système de collecte de bouteilles des Brasseries de Bourbon qui réemploient ainsi 70 % des bouteilles commercialisées. En 2015, sera implantée une filière de recyclage de panneaux photovoltaïques. Afin de structurer la gestion des stocks initiaux de déchets, et de coordonner des initiatives dans un objectif de création de valeur et d’emploi, le SICR a créé le Cluster Green (Groupement des entreprises régionales engagées pour l’environnement). « Nous pouvons imaginer, avec le Cluster Green, le lancement d’appels d’offres pour créer des activités avec un ou plusieurs acteurs, indique Philippe Beutin, directeur de l’Ademe. Cette mécanique d’appels d’offres est assez vertueuse. »

Développer des conventions bilatérales entre pays de la zone océan Indien

Le Grand témoin de ce 2ème Colloque était Nicolas Imbert, directeur général de Green Cross France et Territoires, au sein de Green Cross International, ONG pour la défense de l’environnement présidée par Mikhaïl Gorbatchev. « Toutes les briques sont réunies pour élaborer une stratégie régionale de l’économie circulaire, observe Nicolas Imbert. Il faut, pour cela, des pilotes pionniers, une vraie connexion avec l’Université et l’innovation privée, des financements comme ceux que propose l’Ademe, avec un complément sous forme d’encours bancaires. Instaurer des échanges de compétences et regrouper les ressources en créant un réseau de relais spécialisés. » Le jeu d’acteurs doit pousser tout le monde vers le haut. Une stratégie régionale, pour les cinq années à venir, devra tenir compte des marges de manœuvre de chaque pays dans le cadre de la Convention de Bâle, sur la circulation des déchets, et dans le cadre du règlement européen, dont les fonds de subvention pourront faire écho à des projets régionaux. Sur proposition du SICR, la COI (Commission de l’océan Indien) a mené une étude sur la gestion régionale optimisée des déchets, dont les conclusions seront présentées prochainement.
« Nous ne sommes pas opposés, sous certaines conditions, à la création d’un centre de traitement de déchets dangereux à Maurice, si l’on identifie un exutoire pour les produits qui ressortiront de ces process, a annoncé Prakash Kowlesser, pour le ministère des Administrations régionales de Maurice. »