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Maurice

Le CNOI construit pour la Guyane française

Le Chantier Naval de l’océan Indien (CNOI) vient de livrer un bateau, le « Malani », en Guyane française. Cette barge pourra emporter 200 passagers et une vingtaine de véhicules.

« Le Malani n’est pas la première barge que nous construisons. Nous avons déjà à notre actif la construction d’une barge pour Madagascar et de trois amphidromes (navire pouvant se déplacer indifféremment en avant et en arrière, NDLR) pour Mayotte. Dès sa création, en 2001, notre Chantier s’est positionné sur la construction navale, et nous sommes les seuls à le faire dans le sud-ouest de l’océan Indien », explique Franck Piriou, directeur général du CNOI. 

Montage financier inédit

Cela en réponse à l’appel d’offres international de la Collectivité territoriale de Guyane. « Nous étions en compétition avec d’autres chantiers navals internationaux, mais notre savoir-faire technique, notamment en construction d’amphidromes, nous a permis de faire la différence. »
Long de 56 mètres et large de 10,6 mètres, le Malani (du nom d’un cours d’eau guyanais) pourra emporter 200 passagers et une vingtaine de véhicules entre le Suriname et le port fluvial de l’Ouest en Guyane française. 

Une expertise reconnue

Il devrait effectuer 68 rotations hebdomadaires entre les deux pays. Selon Guyane Première, son coût total est de cinq millions d’euros. Le projet, initié en 2010, a bénéficié d’un montage financier jusqu’ici inédit puisqu’il mêle des fonds européens mais également des fonds régionaux de développement. L’Europe a ainsi versé 3,5 millions d’euros via son Fonds européen de développement régional (Feder) ; le Suriname, 625 000 euros ; l’État français, 450 000 euros; le Centre national d’études spatiales guyanais, 250 000 euros et la Collectivité territoriale de Guyane, 175 000 euros. Il aura fallu 16 mois pour construire le Malani. Malgré la crise sanitaire et les confinements successifs, 25 personnes ont travaillé en permanence sur cette construction qui représente pas moins de 80 000 heures de travail. « Construire un bateau nécessite un savoir-faire technique important, d’autant que tous les bateaux que nous construisons sont conformes aux normes internationales. C’est d’autant plus vrai lorsque ces bateaux sont destinés, comme le Malani, à emporter des passagers », fait valoir Franck Piriou « La construction de bateaux est importante pour un chantier naval, non seulement par rapport à la technicité que cela implique, mais aussi pour les emplois supplémentaires que cela permet de créer. Au fil des années, le CNOI a formé de nombreux ouvriers et cadres mauriciens qui maintenant ont un savoir- faire peu commun dans la région ». Fort de cette expertise reconnue, il vient de signer pour la construction de deux nouveaux amphidromes pour le conseil départemental de Mayotte, portant à 37 le nombre de constructions depuis sa création.

Grâce au MBH, le CNOI vient de lever la charge maximale de l’élévateur, soit 1 500 tonnes.   ©Droits réservés
 

Record mondial battu

Acquis l’an dernier, le Mobile Boat Hoist (MBH), un système de levage à sangles de l’Italien Cimolai peut charger jusqu’à 1 500 tonnes. C’est ce qui a permis au CNOI de battre un record mondial en soulevant le palangrier Île de la Réunion 2. Associé à l’agrandissement de la superficie du chantier, qui a gagné plus de 10 000 m2, l’élévateur permettra de mettre à sec cinq navires simultanément et d’accueillir davantage de navires d’une taille de 60 mètres quand les plus grands seront entretenus dans la cale sèche.