Eco Austral

Découvrez tous nos articles en illimité. Je m’abonne

Logo Eco Austral
n

Eco Austral

Réunion

Les défis du secteur industriel malgache

Avec ses 28 millions d’habitants, Madagascar est assurément un territoire intéressant pour les entreprises de la zone souhaitant se lancer sur un marché porteur. Le Club Export Réunion organise en ce mois de mars une rencontre autour de l’export à Madagascar.

Après avoir connu une récession de 4,2 % en 2020, le taux de croissance de la Grande Île devrait atteindre 3,2 % en 2021, selon une estimation récente du Fonds monétaire international (FMI). Ces chiffres encourageants sont la preuve d’un pays résilient, dont l’économie est dynamique et qui sait se relever malgré une pandémie mondiale qui l’affecte fortement. 
Ce territoire connaît néanmoins de fortes disparités, notamment au niveau de son taux de pauvreté, qui le parcellisent. À titre d’exemple, la population des régions urbaines d’Analamanga et de Diana, au nord, est majoritairement au-dessus du seuil de pauvreté tandis que la population de l’Androy, au sud, est en quasi-totalité en-dessous. 
Récemment, l’État malgache a formulé le Plan Émergence de Madagascar (PEM) pour financer à hauteur de 7 milliards d’euros les secteurs clés du développement du pays. L’économie, et plus particulièrement l’industrie, est la grande bénéficiaire de ce plan qui lui consacre 5,1 milliards d’euros. 

Retrouver l’autonomie alimentaire 

Hassim Amiraly, président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM) (l’équivalent de l’Adir à La Réunion – NDLR), estime que Madagascar est en manque criant d’industries pour développer le territoire et son autonomie alimentaire. En effet, le pays, qui comptait autrefois de nombreuses industries dans des domaines divers (agroalimentaire, textile, matériaux de construction, bois, etc.), a peu à peu abandonné ces secteurs face à la concurrence des importations à prix inférieurs.
Aujourd’hui, la Grande Île importe plus de 80 % de ses denrées alimentaires, tandis qu’elle dispose de 3 millions d’hectares de terres arables, selon la Banque mondiale. Selon François Mandroux, directeur général de Facto Madagascar, si l’île regagne la maîtrise de ses filières agroalimentaires, alors elle retrouvera son autonomie alimentaire. Son entreprise accompagne depuis 23 ans les entreprises installées à Madagascar dans leur communication et le développement de leur marque, tout en permettant l’export du savoir- faire réunionnais. 
Le gouvernement souhaite en ce sens lancer le dispositif One district, one factory, une usine par district (ou département). S’il trouve l’idée bonne, le président du SIM alerte sur l’importance de l’expérimenter dans quelques districts avant de la déployer au niveau national. Il craint que le dispositif finance à terme des activités artisanales peu pourvoyeuses d’emplois et que certains secteurs d’activité soient saturés par une multitude d’entreprises. 

La coopération régionale, clé de la réussite

Pour accompagner le territoire dans une relocalisation sensée et pérenne du secteur industriel, les chefs d’entreprise malgaches sont prêts à entamer une coopération avec les acteurs de la zone océan Indien. Ils identifient des besoins de professionnalisation dans divers secteurs qu’ils ne sont pas en mesure de combler. 
Hassim Amiraly insiste sur l’importance de la coopération régionale entre les acteurs. Selon lui, Madagascar doit se réapproprier la compétence industrielle, mais ne peut y arriver seule. C’est pourquoi des entreprises internationales l’accompagnent dans son développement : Colas pour les infrastructures routières, Tozzi Green pour la culture du maïs, Orange pour les télécommunications, etc.
Le Club Export Réunion, fort de l’expérience de ses adhérents et de ses contacts sur la Grande Île, abordera le sujet plus longuement lors de son focus pays. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site web du Club Export Réunion : https://clubexportreunion. com/.