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Maurice

Les résultats de Terra plombés par le prix du sucre

Le groupe a subi une baisse de près de 26 % du prix de la tonne de sucre sur le marché mondial. Aussi, malgré une légère progression de son chiffre d’affaires, en 2017, son résultat net a diminué d’un tiers, à 244,3 millions (6,1 millions d’euros).

Lors de son exercice financier clôturé le 31 décembre 2017, le groupe Terra a réalisé un chiffre d’affaires de 5,1 milliards de roupies (127,5 millions d’euros), en progression de 4,7 % par rapport à 2016. Mais son résultat net n’a pas suivi la même courbe. Il a chuté de près d’un tiers, à 244,3 millions (6,1 millions d’euros). Il faut dire que l’activité sucrière de Terra (à Maurice) enregistre un déficit de 164,6 millions de roupies (4,1 millions d’euros) alors qu’elle était à l’équilibre l’année précédente. Le bilan financier demeure néanmoins solide avec des actifs totalisant 18,8 milliards de roupies (470 millions d’euros) et un taux d’endettement faible, à 17,4 %.
« Avec un excédent de 120 millions de tonnes de sucre sur la marché mondial et la fin des accords ACP qui nous garantissaient des quotas pour l’Union européenne, le prix du sucre ne pouvait que dégringoler, explique Nicolas Maigrot, CEO du groupe Terra. Nous avons également été handicapés par le taux change de la livre sterling, le Royaume-Uni étant notre principal client pour les sucres spéciaux, à hauteur de 40 % de notre production. »
Sucres spéciaux, ces deux mots reviendront bien souvent au cours de la conférence de presse. C’est en effet l’un des principaux atouts dont ce groupe mauricien séculaire dispose pour redresser son cluster sucrier. « Nous sommes les premiers producteurs mondiaux de sucres spéciaux et la demande reste soutenue. En outre, ces sucres ne peuvent être produits que par la canne à sucre et non par la betterave qui nous concurrence directement en Europe. Notre volume de production s’est élevé à 87 974 tonnes en 2017 contre 84 829 tonnes en 2016. »

Le groupe sauvé pas sa diversification

Autre atout dont dispose le groupe : sa participation dans deux usines sucrières en Côte d’Ivoire qui lui permet d’avoir un pied en Afrique, dont la demande en sucre est exponentielle. Sucrivoire a rapporté 64 millions de roupies (1,6 million d’euro) au groupe et planifie une augmentation de sa production de 90 000 à 160 000 tonnes d’ici à cinq ans, après un investissement conséquent.
La diversification de Terra dans l’immobilier et les loisirs se révèle payante. Ce secteur réalise 103,7 millions de roupies (2,6 millions d’euros) de résultat net, contre 30,5 millions de roupies (762 000 euros) en 2016. L’activité dans l’énergie est également en bonne forme avec un résultat net de 236,6 millions de roupies (5,9 millions d’euros), contre 219,8 millions de roupies (5,4 millions d’euro) en 2016.
La filiale Grays, spécialisée dans la distillerie et la distribution de boissons, a connu une hausse de 10,3 % de son chiffre d’affaires. La diversification de ses activités se poursuit avec l’intégration de nouvelles marques (L’Occitane en Provence et MAC Cosmetics). Parallèlement, un investissement de 250 millions de roupies (6,3 millions d’euros) sera réalisé durant les quatre prochaines années pour le vieillissement du rhum.
Mais c’est dans la valorisation des terres et le développement immobilier que le groupe mise le plus pour sa croissance. « Après deux ans de mise en place, nous sommes aujourd’hui prêts à démarrer le beau projet de Beau Plan Smart City. Ce projet est géré par Novaterra, notre division immobilière qui s’occupe déjà de 280 structures et de l’African University Leadership dont la première phase vient d’être livrée. » Cet ambitieux projet, qui va changer radicalement la configuration du nord de l’île, va s’articuler à partir de son noyau dur : l’usine sucrière et le musée de l’Aventure du Sucre, ainsi qu’un centre commercial qui va jouxter les bords du lac de Beau Plan. Dans une seconde étape, un golf sera aménagé à l’ouest du site, de façon à rejoindre les sites hô -teliers de la côte de Balaclava.