Maîtriser ou influer ?
Maîtriser et influer, ce n’est pas la même chose. Et même si les situations où nous ne maîtrisons pas (ou peu) sont nombreuses, nous avons parfois bien plus d’influence que nous ne l’imaginons.
Lors d'un récent voyage j'ai subi une grève qui impactait fortement mon organisation, ma logistique et, au final, ma prestation pour l’un de mes clients. Je ne maîtrisais plus rien. À mon retour sur l'île, une lettre d'un organisme me réclamait, pour un dossier vieux de deux ans (et non pris en charge par lui depuis), des documents qui étaient déjà en sa possession… Futile, pas vraiment grave, des banalités et pourtant je me suis sentie comme une coquille de pistache flottant sur l'océan Indien, exposée aux éléments, qui jouent avec et contre moi qui perd le Nord. Je suis sûre que vous connaissez ce genre de situation. Après pas mal de sueur, de colère, d’amertume, d’énergie perdue et d’agitations intérieures, une fois revenu sur la terre ferme, on se rend compte que le problème venait justement de ces situations où l’on ne maîtrise plus rien, où l’on dépend des organisations qui fonctionnent (ou plutôt dysfonctionnent) selon des règles que nous ignorons.
PRENDRE DU RECUL, C’EST LA SAGESSE
Un ami m'a envoyé une vidéo d'un sage indien qui, avec humour, partage un message que j'ai trouvé intéressant face à mon dilemme. Il tient le discours suivant :
« Est-ce que tu as un problème dans ta vie ?
– Non
– Alors pourquoi s'inquiéter ! »
« Est-ce que tu as un problème dans ta vie ?
– Oui.
– Est-ce que tu peux influer sur ce problème ?
– Non.
– Alors pourquoi s'inquiéter ! »
« Est-ce que tu peux influer sur ce problème ?
– Oui.
– Alors pourquoi s'inquiéter ! »
C'est un peu réducteur, vous me direz et, pourtant, pourquoi nous inquiétons-nous autant et comment agir (réagir) mieux ? Nous avons des influences sur toutes les personnes avec lesquelles nous sommes en contact direct ou indirect. Notre façon d'agir influe sur la façon dont notre interlocuteur va réagir. Que nous soyons un terrier mordant ou une douce fée apaisante, cela fait une grande différence dans la façon dont nous allons influer sur la personne en face de nous, donc sur la situation et en conséquence sur l'organisation dont nous dépendons. Et ça va plus loin, nous avons de nombreuses influences indirectes. Nous pouvons faire appel à des alliés (amis, collègues, connaissances, etc.) auxquels nous n’avions pas pensé et explorer des options que nous n’avions pas imaginées.
Vous voyez, notre marge de manœuvre n'est pas si petite que ça et même si nous ne maîtrisons pas la situation, nous avons beaucoup d'influence. Regardez la situation de près ! Puis lever votre regard pour voir l'ensemble du système et ses interdépendances pour agir, et non subir, là où c'est possible.
QUOI FAIRE OU NE PAS FAIRE ?
La grève m'a finalement permis de faire de nouvelles rencontres passionnantes et, quant à mon dossier en souffrance depuis deux ans, une lettre recommandée, factuelle et polie, m'a permis de faire avancer les choses dans le calme tout en me faisant respecter. Oui, c'est banal… Cherchez, vous aussi, où vous avez des marges de manœuvre ! Qu'est-ce que vous pouvez faire ou justement ne pas faire ? Cherchez ces différences qui font la différence et agissez ! Et pour ce qui est de la pluie qui tombe, laissez-la tomber ! Marc Aurèle le disait déjà il y a plus de 1 800 ans : « Donne-moi la force de changer ce que je peux changer, donne-moi la sagesse d'accepter ce que je ne peux pas changer et, avant tout, donne-moi la clairvoyance de faire la différence entre les deux. »
