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Réunion

Nouvel outil industriel pour les jus de fruits Caresse Créole

La fabrication industrielle de jus de fruits locaux doit permettre de développer la production fruitière à La Réunion.

La production de jus de fruits frais 100 % réunionnais peut encore fortement progresser, pour satisfaire à la demande du marché. La filière des fruits et légumes, qui s’organise pour une montée en puissance, bénéficie du nouvel outil industriel de la Setaa, à Saint-Pierre. Grâce à un investissement de 3,6 millions d’euros, dont 1,2 millions d’euros d’aide régionale et européenne, cette filiale de la Cilam (Coopérative industrielle laitière des Mascareignes) vient de quadrupler sa capacité de production. « Nous envoyons un signal fort aux producteurs locaux, déclare Luciano Leveneur, directeur industriel de la Cilam. Au terme de 3 ans de travaux, l’usine peut désormais transformer un volume plus important, et traiter de nouveaux fruits pour notre gamme Caresse Créole. » La marque détient aujourd’hui 7 % de parts du marché des jus de fruits frais, et 4 % en volumes.
Mais la Setaa est en rupture de stock pendant plus de deux mois par an, faute de matière première. L’usine aura traité, en 2015, 150 tonnes de fruits, dont 87 tonnes de tangor, 35 tonnes d’ananas Victoria et 28 tonnes de goyavier, produisant 2,7 millions de litres de jus frais. « Alors qu’avant 2015 la gestion des fruits s’opérait manuellement, les nouvelles lignes de traitement, de préparation et de conditionnement sont désormais automatisées, explique Bénédicte Lamarque, responsable d’exploitation de la Setaa. »
La capacité de traitement, aujourd’hui de 5 tonnes de fruits par jour,  a permis de conserver l’emploi en faisant évoluer les compétences d’une dizaine de collaborateurs, sur un total de 18 salariés.

La transformation est vertueuse

Le chiffre d’affaires de la Setaa (société d’exploitation de techniques agro-alimentaires) a progressé de 50 % depuis 2011, atteignant 3,5 millions d’euros en 2014. « Notre cœur de métier est notre savoir-faire d’embouteilleur, sous licences de marques pour Réa et Diego, rappelle Bénédicte Lamarque. » Avec Réa, Diego et Caresse Créole, la Setaa couvre environ 40 % du marché des jus de fruits à La Réunion. « La Setaa, créée en 1995 à Saint-Marie, a été rachetée par la Cilam, en 1997, et déménagée à Saint-Pierre. La Cilam voulait produire des yaourts au goyavier, et devait fabriquer elle-même une préparation de ce fruit, pratiquement inconnu dans d’autres pays, commente Luciano Leveneur. » La Setaa a ensuite continué d’innover, en développant la gamme Caresse Créole.
Les industries de transformation constituent une des trois filières d’écoulement de la production locale, avec la vente sur le marché de l’île, et l’export. L’Association réunionnaise interprofessionnelle des fruits et légumes (Arifel), s’est constituée, en 2012, pour coordonner un accroissement quantitatif et qualitatif de la production locale. Son programme stratégique vise à faire évoluer cette production de 100 000 tonnes à 140 000 tonnes, à l’horizon 2020. Dont 10 000 tonnes supplémentaires pour l’industrie de transformation, qui dispose d’un fort potentiel de développement. L’organisation interprofessionnelle vise à planifier un volume conséquent pour le développement des outils industriels, qui garantissent, à leur tour, d’aider à résorber les pics de surproduction.