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Présentation du dernier rapport de Transparency International

L’océan Indien ne brille guère dans l’indice de perception de la corruption avec Maurice et Madagascar qui reculent de neuf places, même si les Seychelles et les Comores font un peu mieux qu’en 2012.

« L’Indice de perception de la corruption 2013 démontre que tous les pays sont encore confrontés aux risques de corruption », regrette Huguette Labelle, la présidente de Transparency International, en dévoilant le dernier classement mondial qu'a rédigé son ONG. Cet indice est compris entre zéro pour un pays perçu comme « hautement corrompu » et 100 pour un pays considéré comme « très vertueux ».
Si le Danemark et la Nouvelle-Zélande caracolent en tête avec 91 points, la France stagne à la 22e place (71 points). Dans l'océan Indien, Maurice perd 5 points et pointe au 52e rang (contre le 43e en 2012), dépassée par les Seychelles (47e place). Madagascar et les Comores se trouvent à la 127e place. Au bas du classement, on retrouve l'Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie, derniers ex-aequo avec seulement 8 points sur 100.
Maurice pourra toujours se consoler en se disant qu’elle occupe la cinquième place sur le continent africain, devancée par le Rwanda, les Seychelles, le Cap Vert et le Botswana (premier en Afrique). Port-Louis paie, sans aucun doute, la série de scandales qui a éclaboussé certaines personnalités proches du pouvoir, le dévoilement de chaînes de Ponzi (escroquerie basée sur des montages financiers) et le dysfonctionnement touchant le système judiciaire. Aussi la branche mauricienne de l'ONG réclame-t-elle « plus de transparence dans les nominations au sein des institutions, dans les pouvoirs discrétionnaires des ministres et dans le financement des partis politiques ».
Madagascar se trouve à la 127e place, avec un score de 28 sur 100. La Grande île se trouvait, l'année dernière, au 118e rang. D'après des spécialistes interrogés par nos confrères de NewsMada, cette dégradation de la note malgache est « logique ». La période transitoire sur le plan politique a « provoqué une nette diminution de l’autorité de l’État (…), ce qui a été favorable à la corruption ».
L’Union des Comores est également classée à la 127e place (28 points), alors qu’elle occupait la 133e position dans le précédent classement. Plutôt décevant alors que Moroni a constitué, en août 2011, la Commission nationale de prévention et lutte contre la corruption (CNPLC), suivie en 2012 par la création de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). La corruption y semble encore bien présente.

EN FRANCE, BILAN MITIGÉ DES RÉFORMES

La France se trouve, comme en 2012, classée 22e et au 10e rang européen. L'éclatement de multiples affaires (Cahuzac, Karachi, Guérini, Woerth-Bettencourt…) a contraint le nouveau pouvoir à adopter des lois pour plus de  transparence comme les déclarations de patrimoine des élus.
Si Transparency International salue la plupart des réformes engagées par François Hollande, elle souligne aussi ses faiblesses concernant les moyens mis à disposition. Ainsi, concernant les déclarations de patrimoine, l'association regrette qu'elles ne soient pas rendues publiques au même titre que les déclarations d'intérêts, « afin de permettre un contrôle citoyen et aider la Haute autorité pour la transparence dans sa mission de détection ».
 

Lancement à Maurice d'une plate-forme public-privé

« La lutte contre la corruption est simple dans son objectif mais complexe dans sa mise en œuvre ».
Voilà comment Raj Makoond, directeur du JEC (Joint Economic Council, représentant du secteur privé mauricien), explique la raison d’être d’une plate-forme public-privé anti-corruption (PPPAC) mise sur pied pour lutter contre ce délit. Cette présentation a coïncidé avec la Journée internationale de lutte contre la corruption et surtout quelques jours après la publication du dernier classement annuel 2013 de Transparency International (TI) qui révèle le mauvais score de Maurice.
La création de la PPPAC vise à répondre à une faille juridique : la commission anti-corruption mauricienne (Independent Commission Against Corruption – ICAC) ne peut techniquement pas enquêter sur une entreprise privée, à moins qu’il y ait un quelconque délit impliquant un fonctionnaire. Si la loi anti-corruption devrait être prochainement amendée, en attendant, l’ICAC et le secteur privé se concerteront à travers cette plateforme. La PPPAC « veillera à identifier les zones à risques, à créer une synergie dans chaque secteur et à  entreprendre des initiatives collectives pour assurer la bonne gouvernance dans les organisations publiques et privées de Maurice », assure Isswar Jheengut, directeur de l'ICAC.