Eco Austral

Découvrez tous nos articles en illimité. Je m’abonne

Logo Eco Austral
n

Eco Austral

Un « canyon » central, ouverture longitudinale et végétalisée qui sépare les deux pans de la toiture, contribuera à évacuer l’air chaud.
Réunion

Roland Garros va se doter de la première aérogare bioclimatique en milieu tropical

Voilà encore une réalisation qui va contribuer à placer La Réunion sur la carte mondiale du bâti tropical. Les travaux de la nouvelle aérogare bioclimatique de l’aéroport ont démarré le 8 septembre dernier. Des investissements de 65 millions d’euros pour une livraison fin 2023.

Relié à l’aérogare actuelle, le bâtiment de la nouvelle aérogare ouest sera dédié à l’accueil des passagers à l’arrivée et s’étendra sur 13 200 m2. Il portera la capacité de la plateforme à 3 millions de passagers par an. Un seuil qui devrait être atteint à l’horizon 2030 selon les dernières hypothèses de trafic, intégrant une reprise progressive du transport aérien après la crise sanitaire. 
Grâce au cofinancement de l’Europe, de l’État et de la Région Réunion, l’aéroport Roland Garros investira 65 millions d’euros dans cette opération intégrant l’acquisition de nouveaux équipements de contrôle des bagages de soute conformes à la future réglementation européenne. La fin du chantier de la nouvelle aérogare ouest est prévue fin 2023 et le nouveau dispositif de contrôle des bagages sera opérationnel en mars 2024. 

Conception bioclimatique 

Le projet architectural, conçu par le cabinet AIA Life Designers, se distingue par sa forte identité tropicale et réunionnaise, avec un large recours au bois et à la végétalisation. Conformément au cahier des charges défini par la Société aéroportuaire, une démarche bioclimatique a été respectée dans la conception de l’aérogare, afin de limiter sa consommation énergétique. La ventilation naturelle a été privilégiée en exploitant au mieux les alizés, le site de l’aéroport étant l’un les plus régulièrement ventés. 
Le nouveau bâtiment a été positionné perpendiculairement à l’actuelle aérogare. La façade ouvrante, équipée de jalousies réglables, laissera entrer l’air extérieur. À mesure qu’il se réchauffera, l’air intérieur s’évacuera par des ouvertures côté pistes et par un « canyon » central, ouverture longitudinale et végétalisée qui sépare les deux pans de la toiture. L’ondulation de ces derniers permettra de créer, au contact du vent extérieur, un phénomène dépressionnaire qui facilitera l’extraction de l’air chaud par le canyon. Sous ce dernier, des brasseurs d’air de grande dimension pourront être actionnés afin de contribuer au confort thermique de la salle. 
La climatisation sera réservée aux zones fermées et appelées à recevoir la plus forte densité de public. Une telle conception constituera une première mondiale pour un bâtiment aéroportuaire de cette dimension en milieu tropical. Les consommations totales du bâtiment sont réduites de 30 % par rapport à une aérogare climatisée de taille équivalente. 

Les PME favorisées 

Dans un second temps, le projet prévoit le réaménagement de l’aérogare actuelle, qui sera intégralement dédiée à l’accueil des passagers au départ. Libérés, les espaces actuellement occupés par les salles de livraison des bagages seront reconvertis en zone de formalités pour la police aux frontières et l’Agence régionale de Santé. Par la suite, la salle d’embarquement sera également agrandie afin d’améliorer le confort des passagers au départ et la fluidité du parcours conduisant aux avions. 
L’extension des capacités de l’aéroport Roland Garros est indispensable pour faire face à la croissance à venir dutransport aérien et répondre aux ambitions économiques et touristiques de La Réunion. Pôle d’attractivité majeur pour le nord-est de l’île, l’aéroport veut ainsi affirmer son ancrage territorial. Le marché de construction de la nouvelle aérogare ouest a été alloti de manière à favoriser les PME locales et à contribuer à la relance économique dans le secteur réunionnais du BTP. Quatre vingt onze pour cent des entreprises retenues sont locales, 72 % sont des PME. De plus, pour engager ce chantier dans une logique vertueuse d’insertion professionnelle, un partenariat entre Pôle emploi et la Société aéroportuaire permettra aux entreprises de travailler avec du personnel éloigné de l’emploi sur un volume de plus de 20 000 heures d’insertion sur le chantier.