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Réunion

Zaynah Amourani directrice océan Indien d’Apicap

Détentrice d’une maîtrise en science de gestion obtenue à l’IAE de La Réunion et d’un Master banque-finance, cette jeune femme d’origine mauricienne travaillait auparavant au sein du bureau réunionnais d’ACG Management, un concurrent d’Apicap.

Concurrentes, les sociétés de capital-investissement Apicap et ACG Management ont eu l’occasion d’intervenir ensemble auprès de certaines entreprises comme, par exemple, le groupe réunionnais Globalliance qui détient les sociétés Isodom et Pyx4.
Apicap, connue auparavant sous le nom d’OTC Agregator, intervient à La Réunion depuis cinq ans, mais n’y avait pas encore ouvert de bureau. « ‘Api’ fait référence à l’apiculture pour signifier que nous sommes besogneux comme des abeilles, explique Alain Esnault, directeur général, et ‘cap’ éveille la notion de capital… » Cet ancien directeur général en charge des finances chez Buffalo Grill s’est lancé dans le capital-investissement avec trois autres associés issus du monde de l’entreprise. « Notre expérience nous a permis de voir les forces et les faiblesses des fonds d’investissement et nous en avons tiré profit lorsque nous sommes passés de l’autre côté de la barrière. » Alain Esnault juge notamment que l’angle entrepreneurial a trop tendance à passer au second plan. « En ce qui nous concerne, nous ne voulons surtout pas voir les comptes tout de suite et qu’on nous confonde avec un banquier. Nous voulons d’abord comprendre le business et nous passons beaucoup de temps avec l’entrepreneur. » 

DE NOUVELLES PERSPECTIVES AVEC L’OUVERTURE DES FIP ULTRAMARINS

Apicap propose notamment des FIP (Fonds d’investissement de proximité) et figure d’ailleurs parmi les trois principaux acteurs en Corse qui, chaque année, lèvent un total de quelque 70 millions d’euros à investir dans cette île. Des investissements ouverts à tous les contribuables français qui peuvent défiscaliser 38% (au lieu de 18% pour les FIP métropolitains) d’un montant plafonné à 10 000 euros par personne (soit 20 000 euros par ménage). À La Réunion, la loi « Égalité réelle », adoptée le 14 février, a ouvert de nouvelles perspectives puisqu’elle s’inspire du modèle corse et permet à tous les contribuables français d’investir désormais dans des FIP ultramarins alors que ceux-ci étaient réservés auparavant au résidents fiscaux de l’Outre-Mer. Pour autant, Apicap demeure prudente et se fixe un plafond de 15 millions d’euros. D’autant plus que, contrairement à la Corse, les FIP ne peuvent financer que les secteurs éligibles à la défiscalisation dite « Girardin ». Les FIP représentent une manière intelligente de mutualiser leurs risques, pour les investisseurs, tout en permettant de financer le développement d’entreprises prometteuses. On peut seulement déplorer un plafond assez bas, contrairement à ce qu’on trouve dans certains pays comme la Grande-Bretagne. À La Réunion, Apicap accompagne des entreprises de secteurs très divers comme l’hôtellerie, avec le groupe Exsel, l’industrie agroalimentaire avec Royal Bourbon, les énergies renouvelables avec Gaïa et les télécoms avec Net OI. Apicap clôture la quatrième édition de son FIP ultramarin (FIP PME 974) et en a lancé une cinquième qui bénéficie des nouvelles dispositions de la loi « Égalité réelle ». La durée de blocage des fonds investis est de sept à dix ans. Apicap est aussi sur les rangs, en compétition avec ACG Management, pour gérer des fonds en provenance du fonds de fonds de 50 millions d’euros (la « Financière Région Réunion ») que vient de mettre en place la Région Réunion avec la Banque européenne d’investissement (BEI).