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Réunion

Divorce entre le JIR et Chane-Pane

Le tribunal de commerce a prononcé le 12 avril la liquidation de la SRIC (Société réunionnaise d’impression commune) à la demande du « Journal de l’île » (JIR), son principal actionnaire à hauteur de 75%. Son actionnaire minoritaire, mais aussi son créancier à hauteur de 600 000 euros (pour la fourniture de consommables), le groupe Chane-Pane, a fait une proposition de reprise au tribunal qui ne l’a pas acceptée. Il s’engageait pourtant à reprendre 9 des 15 salariés avec leur ancienneté et à prendre en charge 300 000 euros de dettes sociales. Mais pour la rotative, il se contentait d’une offre symbolique du fait qu’il en avait déjà payé la moitié. En effet, un accord passé en juillet 2006 avec le groupe Hersant, alors propriétaire du JIR, avait permis de partager un investissement de 14 millions d’euros afin d’ajouter deux tours à une rotative de Chane-Pane qui était exploitée par la SRIC, créée à cette occasion pour assurer l’impression du quotidien. Le groupe Hersant ayant défiscalisé son investissement, il facturait la location de l’équipement moitié à la SRIC et moitié à Chane-Pane. En contrepartie, ce dernier pouvait utiliser la rotative durant ses heures improductives afin de réaliser des travaux pour les clients de son imprimerie ICP Roto. Au fil du temps, avec la chute du tirage, ces heures improductives sont devenues de plus en plus importantes, au point d’agacer Abdoul Cadjee, propriétaire du quotidien depuis son rachat au groupe Hersant en 2009, et contraint de le placer en redressement judiciaire en février 2016. D’autant plus irrité, Abdoul Cadjee, qu’ICP Roto imprimait les suppléments magazines et les hors-série du JIR qu’elle lui facturait. Les deux partenaires n’ont pu s’entendre sur une révision de leurs accords alors que le passif s’accumulait pour la SRIC dont les factures d’impression n’étaient plus réglées par le JIR. Celui-ci a décidé de claquer la porte et de négocier un accord avec « Le Quotidien », son concurrent, pour s’y faire imprimer et n’hésitant pas à faire mettre des scellés sur la rotative de la SRIC suite à sa liquidation judiciaire. Le divorce est donc consommé entre le JIR et Chane-Pane, mais aussi entre ce dernier et Carole Chane-Ki-Chune, directrice du « Quotidien » , dont le groupe possède également une imprimante labeur avec la NID. Mais les capacités de production de Chane-Pane sont nettement supérieures, d’autant plus qu’il investit dans une nouvelle rotative labeur particulièrement performante.