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Etre une personne en veille plutôt qu’une vieille personne

On a tendance à penser que vieillir se traduit par la perte d’une bonne partie de son potentiel. Mais est-ce vraiment inéluctable ? Certainement pas si l’on sait demeurer en veille.

Quand on évoque la notion de vieillesse, on pense à la maladie, à la dépendance, à la perte de facultés physiques et mentales, au fait d’être « has been » pour les idées et la maîtrise des technologies. On a même l’impression parfois que la vieillesse est une maladie.
Il y a quelques années, j’avais travaillé avec des médecins du travail sur le chômage et ses effets, et je me souviens qu’au lieu de parler de chômage on parlait de « non travail », et on pouvait ainsi constater des  situations communes dans toutes les situations de « non travail », incluant la vieillesse, la mise en retraite, etc. En principe, le travail, c’est l’apport d’utilité dans la société et, vu ainsi, le non travail est l’inutilité de l’homme. 

LE SYNDROME DU DÉCROCHAGE

L’être humain inutile est plus facilement malade, il est plus facilement dépendant, et également « has been » par rapport aux connaissances à maitriser pour être « dans le coup ». La problématique de la vieillesse serait donc à mettre en parallèle avec toutes celles qui conduisent les hommes à l’inutilité. À un moment donné, l’être humain semble « décrocher » tant sur le plan physique que mental, intellectuel et social. On peut faire un parallèle avec la question de la VEILLE. Si rester « up to date » dans son entreprise revient à cultiver une VEILLE DYNAMIQUE, le fait de décrocher revient à se déconnecter de son environnement. En réalité, il y a des signes avant-coureurs avant tout décrochage. Par exemple, une personne qui n’évolue plus, qui n’est plus du tout mobile, qui refuse des formations ou n’en demandent plus, qui cherche plus à se protéger grâce au pouvoir qu’à se remettre en question, qui ne s’entretient plus physiquement… Après le décrochage, il s’ensuit une glissade progressive. 

LE CHOIX ENTRE ENTROPIE ET NÉGUENTROPIE

Un petit détour par les théories de l’analyse systémique permet de comprendre le phénomène du décrochage. Je veux parler notamment des concepts d’entropie et de néguentropie. Le terme entropie a été introduit en 1865 par Rudolf Clausius à partir d’un mot grec signifiant « transformation ». Il caractérise le degré de désorganisation ou de manque d’information d’un système. À l’inverse, on trouve le concept de néguentropie qui a été initialement introduit par le physicien autrichien Erwin Schrödinger en 1944 pour expliquer la présence de « l’ordre » à l’intérieur des êtres vivants et leur tendance à s’opposer au chaos et à la désorganisation qui régit les systèmes physiques. On peut imaginer avec la cellule que la vie est une forme de néguentropie. Elle tend à conserver sa néguentropie, c’est-à-dire une organisation, une structure, une forme, un fonctionnement, et cela grâce à la consommation d’énergie venant de l’extérieur. Ce qui rend possible le maintien d’une structure « ordonnée » (capable de s’adapter en permanence à un environnement changeant), ce sont les voies de communication sélectives entre le corps de la cellule et son environnement. Cette prise de recul qu’offre l’analyse systémique est intéressante car elle permet de prendre conscience que tous les systèmes « vivants » peuvent avancer dans l’entropie ou la néguentropie. L’être humain ayant une faculté formidable d’orienter son destin, il peut donc FAIRE LE CHOIX d’entretenir les forces de la vie qui lui sont données ou y renoncer… Alors, soyons en VEILLE constante, ÉVEILLONS-NOUS à chaque fois qu’on le peut, et RÉVEILLONS-NOUS dès les premiers symptômes qui conduisent à la VIEILLESSE !