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La fréquentation rebondit avec 52 000 touristes

Ce n’est qu’un retour au niveau de 2010, mais cela crée une agréable surprise après une chute de 9% en 2011 et de 5% en 2012. Le tourisme d’agrément peine cependant à décoller de manière significative.

L’Insee vient de présenter son enquête « Flux touristiques à Mayotte en 2013 » qui indique une progression de + 14% du nombre de visiteurs et un époustouflant + 19% des recettes par rapport à 2012. Les touristes ont dépensé 29 millions d’euros durant leur séjour à Mayotte et cette hausse, supérieure à celle de la fréquentation, s’explique par l’allongement de leur durée de séjour.
À 52 000, le nombre de visiteurs retrouve son niveau de 2010. Cette croissance s’inscrit dans la progression du trafic aérien qui a augmenté de 8% en 2013, avec 149 000 passagers au départ de Mayotte. En outre, l’île a bénéficié de l’arrivée, fin 2012, d’une nouvelle compagnie – XL Airways – assurant une liaison avec Marseille où de nombreux Mahorais sont installés. Une nouvelle desserte qui contribue à la forte progression du tourisme affinitaire qui fournit d’ailleurs la moitié des recettes globales. En nombre, ces touristes affinitaires, qui viennent rendre visite à leurs proches (famille et amis), sont même majoritaires avec 55% des visiteurs. En 2013, 29 000 personnes sont venues à Mayotte pour ce motif, soit 23% de plus qu’en 2012. Ils arrivent principalement de métropole (58%) et, pour 38% d’entre eux, de La Réunion. Parmi ces touristes affinitaires, six sur dix sont originaires de Mayotte.

UN TOURISME D’AGRÉMENT ENCORE BALBUTIANT

Le poids du tourisme affinitaire tempère quelque peu les effets d’une courbe ascendante sur le moral des professionnels de l’hébergement. L’enquête de l’Insee montre en effet que seulement 30% des touristes résident en hôtel, gîte ou chambre d’hôte. Si l’on ajoute le fait que le tourisme d’affaires se replie de 9%, on comprendra que les hôteliers n’ont pas forcément vécu une année 2013 mémorable. Mais il faut préciser que le tourisme d’affaires avait connu une embellie particulière en 2012, pour des raisons pas forcément très positives. Les conflits sociaux ont paralysée l’île et conduit à des reports de vols, prolongeant des séjours et, surtout, ces mêmes conflits ont entraîné la venue de bataillons de gendarmes, tout en dissuadant des touristes d’agrément de venir à Mayotte. Sur un marché aussi petit, il suffit de peu de choses pour faire évoluer une courbe.
Le nombre de touristes d’agrément a progressé de 18% en 2013, mais cela ne donne que 11 440 visiteurs sur un total de 52 000, soit seulement 22%. Il reste encore beaucoup de travail à réaliser pour faire de Mayotte une destination touristique à part entière.
Et cela passe évidemment par le développement des dessertes aériennes. À ce sujet, le lancement fin 2013 de la compagnie régionale Ewa, filiale d’Air Austral à 51% et d’acteurs mahorais à 49%, ne pourra que contribuer à améliorer la situation. Au départ de Mayotte, Ewa dessert Anjouan et Moroni (Comores), Majunga, Diego Suarez et Nosy Be (Madagascar), Pemba (Mozambique) et Dar Es Salaam (Tanzanie). Certes, ces marchés ne sont pas spécialement des émetteurs de touristes, mais l’ouverture d’une île comme Mayotte est un préalable à son développement touristique. Sans oublier que si les échanges commerciaux décollent dans cette grande région du canal du Mozambique, il y aura forcément des répercussions sur le tourisme d’affaires.
Dans son enquête, l’Insee dévoile d’autres chiffres qui feront plaisir aux professionnels et responsables du secteur : 88% des visiteurs se déclarent satisfaits ou très satisfaits de l’intérêt touristique de l’île et 94% satisfaits de la qualité de l’accueil. Un bémol néanmoins avec 48% qui jugent le rapport qualité/prix insatisfaisant ou moyen.