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Madagascar

La mise en place du visa électronique assurée par Ametis

Relativement jeune dans le secteur, l’Agence malgache d’édition de titres et timbres sécurisés (Ametis) affiche son dynamisme avec un projet de numérisation du visa touristique pour le compte de l’État.

Créée en août 2014 par Laurent Mandridake, un ancien cadre d’Airbus Defence & Space, Ametis est une société de droit malgache opérant dans la sécurisation de systèmes complexes. Elle est notamment spécialisée dans la sécurisation de documents dont elle assure l’authenticité et la traçabilité. Elle a, par exemple, signé en 2016 un partenariat avec la municipalité de Tananarive pour la réalisation de cartes professionnelles infalsifiables destinées aux commerçants des marchés de la ville. Composée en grande partie d’ingénieurs, la jeune entreprise compte une trentaine de collaborateurs issus des établissements d'enseignement supérieur publics et privés du pays spécialisés en informatique, en technologie numérique et en finance d’entreprise. Selon Clarisse Manjary, responsable technique au sein d’Ametis, cet effectif devrait être doublé d’ici la fin de l’année grâce à la mise en œuvre d’un projet d’envergure. Depuis janvier 2017, la société est devenue délégataire de l'État dans la mise en place et l’exploitation du système de visa électronique malgache.

Renforcer la sécurité aux frontières

Suivant la recommandation de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’État a lancé un appel d’offres afin de contrôler le flux de voyageurs étrangers et de renforcer la sécurité à travers la mise en place de technologies aidant les contrôles aux frontières. Ametis a ainsi proposé une solution unifiée. « Le visa électronique consiste non seulement en la mise en place de vignettes électroniques sécurisées, mais contribue aussi à la constitution des statistiques des personnes qui entrent et sortent à nos frontières, au renforcement de la sécurité des passagers et à la lutte contre les fraudes » souligne Clarisse Manjary. 
L’eVisa est basé sur une architecture en « open source » à laquelle les ingénieurs d’Ametis ont apporté un développement pour l’adapter à la situation du pays. Cela permet de simplifier la gestion des entrées et sorties et le contrôle des étrangers à Madagascar. La demande de visa se fait à l’arrivée et bientôt la procédure en ligne facilitera le processus car il pourra se faire six mois à l’avance à partir d’un PC, d’une tablette ou même d’un smartphone. 
En seulement quelques clics, on remplit un formulaire et on procède au paiement en ligne pour lancer la procédure d'instruction de la demande. Après un délai maximum de 72 heures, le demandeur reçoit son autorisation de débarquer sous la forme d’un document électronique contenant un code QR qui repose sur une  cryptographique. Une fois arrivé aux frontières aériennes ou portuaires de la Grande Île, le voyageur n’est plus soumis qu’à quelques vérifications d’usage et à l’apposition d’une vignette numérique sur son passeport.
Partenariat à développer
L’eVisa est pour l’instant destiné au visiteur de la catégorie non-immigrant. À terme cependant, il pourrait s’étendre aux autres catégories de visas, d’autant plus que des partenariats pourraient se développer. L’utilisation du système peut en effet se déployer à d’autres ramifications potentielles de l’État comme les ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur et du Tourisme. D’après la responsable technique, « chaque partenaire pourra utiliser le système centralisé à différents niveaux car il est conçu pour être exploité selon les besoins des différentes administrations ». 
L’eVisa permet par exemple de recenser avec précision le nombre de touristes entrés dans la Grande Île et de servir de canal direct de communication avec eux. Et en plus de renforcer la sécurité grâce à la fiabilité de la base de données et la traçabilité des voyageurs, une application sur smartphone permettra également un contrôle à l'intérieur du pays.